Gif Atelier


L'atelier d'écriture de Gardanne se déroule au siège de l'AAI, 35 Rue Borely, 13120 Gardanne
chaque vendredi de 14h à 16h.
Pour contacter l'AAI utiliser l'adresse e-mail : aai.esj@wanadoo.fr ) ou téléphoner au 0442515299

L'atelier d'écriture de la Méjanes d'Aix se déroule chaque jeudi de 10h à 12h à la Mareschale, 27 avenue de Tübingen 13090 Aix-en-Provence (TEL : 04.42.59.19.71 - e-mail Ecrits.Alaai@gmail.com ) et aussi le premier lundi du mois (même heure, même lieu).

L'animation ci -dessous représente l'aspect avant tout ludique de cet atelier gratuit ouvert à tous. Du rire et de la légèreté...

jeudi 13 décembre 2012

traduction métamorphose de Narcisse


Salvador Dali - la métamorphose de Narcisse

Atelier 14 décembre 2012

1 - Consigne : choisir une qualité et un défaut d’un être humain : généreux, souple, élégant… méchant… (au moins 5 lettres)

Ensuite disposer les lettre de l’adjectif choisi (1 des 2) verticalement et puis écrire une phrase suivant chacune de ses lettres de façon à décrire sa maison ou ses vêtements ou sa voiture ou autre chose dont il est le propriétaire. Sans jamais employer cet adjectif (ou même un mot de la même famille) mais le lecteur doit comprendre qu’effectivement cette description correspond bien à cette qualité/défaut.
Exemple :

Beaucoup d’hommes sont méchants, bagarreurs, violents, sournois mais Pierre lui, est l’opposé de tout ça
On s’en rend compte quand il vous sourit, vous offre un cadeau, vous console.
Nuire aux autres, il ne saurait le faire.

2 - Consigne : réécrire le texte de Dali en ne gardant que les voyelles dans l’ordre initial et en changeant librement les consonnes.

Un amant dans l’or miré  admire l’esprit ivre de sa mine,
Le reflet dure. Il  voit l’os d’un  mutant.

Un grand front rongé attire vers  l’avant les hivers passés.
Amant où est gravé l’éthéré?
Y vois-tu l’être mort ?
Feins-tu d’arrêter l’arc temps ?
Tu opposes le vécu du gras membre à l’ordre ravi.

Quand l’anatomie claire et divine de Narcisse
 se penche sur le miroir obscur du lac,

quand son torse blanc plié en avant
 se fige, glacé,
 dans la courbe argentée et hypnotique de son désir,
 quand le temps passe
 sur l’horloge des fleurs du sable de sa propre chair,

Narcisse s’anéantit dans le vertige cosmique
 au plus profond duquel chante
 la sirène froide et dionysiaque de sa propre image.
 Le corps de Narcisse se vide et se perd
 dans l’abîme de son reflet,
 comme le sablier que l’on ne retournera pas.

Narcisse, tu perds ton corps,
 emporté et confondu par le reflet millénaire de ta disparition,
 ton corps frappé de mort
 descend vers le précipice des topazes aux épaves jaunes de l’amour,
 ton corps blanc, englouti,
 suit la pente du torrent férocement minéral
 des pierreries noires aux parfums âcres,
 ton corps…
 jusqu’aux embouchures mates de la nuit
 au bord desquelles
 étincelle déjà
 toute l’argenterie rouge
 des aubes aux veines brisées dans « les débarcadères du sang ».

Narcisse,
 comprends-tu ?
 La symétrie, hypnose divine de la géométrie de l’esprit, comble déjà ta tête de ce sommeil inguérissable, végétal, atavique et lent
 qui dessèche la cervelle
 dans la substance parcheminée
 du noyau de ta proche métamorphose.

La semence de ta tête vient de tomber dans l’eau.
 L’homme retourne au végétal
 et les dieux
 par le sommeil lourd de la fatigue
 par l’hypnose transparente de leurs passions.
 Narcisse, tu es si immobile
 que l’on croirait que tu dors.
 S’il s’agissait d’Hercule rugueux et brun,
 on dirait : il dort comme un tronc
 dans la posture
 d’un chêne herculéen.
 Mais toi, Narcisse,
 formé de timides éclosions parfumées d’adolescence transparente,
 tu dors comme une fleur d’eau.
 Voilà que le grand mystère approche,
 que la grande métamorphose va avoir lieu.

Narcisse, dans son immobilité, absorbé par son reflet avec la lenteur digestive des plantes carnivores, devient invisible.

Il ne reste de lui
 que l’ovale hallucinant de blancheur de sa tête,
 sa tête de nouveau plus tendre,
 sa tête, chrysalide d’arrière-pensées biologiques,
 sa tête soutenue au bout des doigts de l’eau,
 au bout des doigts,
 de la main insensée,
 de la main terrible,
 de la main coprophagique,
 de la main mortelle
 de son propre reflet.
 Quand cette tête se fendra
 Quand cette tête se craquellera,
 Quand cette tête éclatera,
 ce sera la fleur,
 le nouveau Narcisse,
 Gala – mon narcisse

***

Salvador Dali (1904-1989)

Référence : Homovocalisme voir l'exemple de Jacques Bens 

Au clair de la lune
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot

Au train de nature
Nos amitiés d'or
Quel émoi s'allume
Douce brise union.




TABLEAU : la métamorphose de Narcisse (de Salvador Dali)

vendredi 7 décembre 2012

Crachin breton

Claude Monet Etretat sous la pluie 1884


Atelier du 7 décembre 2012

Consigne :
Chaque participant doit écrire la suite de l'histoire tout en suivant la consigne donnée par Marina. (vélo etc.)

Crachin breton

Crachin breton, même pas besoin de parapluie. Elle mouille à peine, juste un léger rafraîchissement sur les joues, un frisottis dans les bigoudis.

Le vélo file gentiment et un air de liberté chatouille les joues mouillées légèrement.

Pendant ce temps on entend SLC sur Europe 1, la rentrée approche Delpech chante « Dieu que Marianne était jolie »

Quel dilemme pour Christian, la bécane est si lourde comment faire sur une chaussée humide pour atteindre le but sans déraper.

Je vois soudain un nuage disparaître laissant sortir un rayon de soleil, le sol se réchauffe la moto s'envole et j'arrive à me blottir près de toi.

(Marina, Nicole, Christian, Didier, Carine)

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Tableau : Claude Monet - Etretat sous la pluie 1884

vendredi 30 novembre 2012

Labyrinthe fictif d'Ariane


Goya - Cronos mangeant son enfant
ou Saturne mangeant son enfant

Atelier du 30 novembre 2012 : Textes produits

Dans le labyrinthe


Dans le labyrinthe, rinthe, rinthe, c’est sans crainte que j’y met un pied, deux pieds, et tant pis si le reste vient aussi.
Je débroussaille pistant la canaille sans semer ni dégommer l’intrus qui s’est perdu dans mes méandres et qui ne pourra jamais en apprécier la sortie.

Dans le labyrinthe, rinthe, rinthe, c’est sans crainte que j’y met un pied, deux pieds, et tant pis si le reste vient aussi.
Je débroussaille pistant la canaille sans semer ni dégommer l'intrus qui  trouvant une issue, en masque bien le chemin me laissant dans mes méandres.

Dans le labyrinthe, rinthe, rinthe, c’est sans crainte que j’y met un pied, deux pieds, et tant pis si le reste vient aussi.
Je débroussaille pistant la canaille sans semer ni te dégommer "Ariane" ma fusée, ma déesse qui d’un fil tisse une liane en écoutant de la musique, son classique, enchantée par une flûte. Tu joues de la harpe à l’heure de passer à table, tu t’enflammes, partant en narration infinie, d’histoire sans queue ni tête dont tu es si friande.
Ariane, tu es passée dans ma vie telle une fusée, ma déesse en bigoudis, d’un décolleté désinvolte tu te caches derrière ta conscience pour mieux ignorer de la vie la souffrance dont tu masques bien le chemin me laissant dans mes méandres.
(Didier L)

Ariane dans l'horloge magique

  Ariane, jeune vierge effarouchée, tombée dans une horloge magique, voit l'aiguille géante arriver sur elle. 
   Lentement, elle avance, inexorablement. 
   Ariane aurait le temps, mais ses pieds sont coincés entre le 30 et le 35, elle reste figée, paralysée 
par la vision de la tranche de l'aiguille qui s'approche de sa gorge, qui va couper sa tête, et comment 
fera-t-elle, ensuite, sans tête, pour savoir l'heure qu'il est ? 
   Soudain, Chronos surgit à l'aplomb du disque de l'horloge, sa figure de géant apparaît, gueule ouverte, on voit ses dents en or depuis le numéro 32 des minutes, on voit ses dents se rapprocher, 
Chronos va mordre, ça y est, il arrache un morceau de disque, emporte l'aiguille avec.
   Ariane reste là, ballante, entre le 30 et le 35 d'elle ne sait plus quelle heure et se demande comment elle va faire maintenant, pour ne pas être en retard.
(Zoeffine)

Le désir caché d'Ariane

   Ariane, 35 ans, deux frères, une sœur, aime jouer de la flûte traversière et passe ses soirées à lire Jules Verne en écoutant Mozart et imaginant être le capitaine Nemo, pour lequel elle a de l’admiration et à qui elle aurait aimé ressembler si elle avait été un homme.
(Florent C.)

Ariane jamais vaincue

un AUTEUR oulipien, c'est quoi ? 
 "un rat qui construit lui-même le labyrinthe dont il se propose de sortir".
(Raymond Queneau - 1961)

   Ariane, 37 ans, est devenue membre de l’OULIPO le jour où elle a perdu le fil de sa conversation avec un poète qui avait vu la disparition du E.
   Maintenant ses frères sont oulipiens, des barbus qui avancent dans le dédale qu’ils se construisent.
   Elle conduit le plus souvent ce monde avec perspicacité, évite les sens interdits, se joue des censeurs et retrouve la lumière de la porte de sortie. Elle s’en sort toujours.
   Sur son chemin elle sème avec discernement ses mots : des bons mots, des mots au sens chiffrés, des double-sens, des palindromes parfois pour aller de l’avant et de l’arrière en même temps. Elle s’amuse des outils de la langue, de la langue verte, piquante ou même de bois.
   Ses frères l’aiment pour ces qualités-là… et parce que elle ne se perd  jamais.
   Les vingt coeurs oulipiens battent, battent les dédales. Elle, elle préfère filer en douce.
(Rolland Pauzin)
  
TABLEAU : Saturne mangeant son enfant par Goya

vendredi 23 novembre 2012

Stars bestiales

Dali - Sauterelle du GRAND MASTURBATEUR


Atelier du 23 novembre 2012 : Textes produits

Le danseur de tango


            Le beau danseur de tango est nonchalamment installé sur un tabouret à la chaleur du soleil. Son sang en est réchauffé ce qui le réveille. Il sent les vibrations de la musique qui lui donnent envie de bouger.
Alors il se glisse au bas du tabouret et ondule de son corps souple vers une éventuelle partenaire qu’il vient d’apercevoir les yeux encore entrebâillés par le sommeil. Il se love près d’elle avec application d’un beau rond bien appliqué, elle ne bouge pas alors il se tord tel un poing d’interrogation. Il hausse son corps vers elle , au milieu de cette vaste piste devenant ainsi une proie facile pour l’aigle qui passe. Pauvre serpent happé d’un geste rapide.  
(Brigitte)

Jeu de regards


Je la vois qui marche lentement, la tête haute, puis elle s’arrête. Il semblerait qu’elle cherche la direction à prendre. Elle a de grands yeux. Je me dis : « tiens, ne viendrait-elle pas vers moi ? Je suis calé devant mon pastis, je mange quelques cacahuètes tout en laissant mon regard sur elle pour voir où elle va aller. Elle hésite puis se rapproche de ma table. Ne voulant pas avoir l’air de la guetter je regarde par la fenêtre. Du moins je tourne la tête mais je garde toujours un œil vers elle. Elle s’arrête à nouveau. Je suis déçu car elle bifurque sur la gauche.
J’allais m’occuper d’autres chose, me plonger dans mon journal mais elle se dirige de nouveau vers moi. Je suis content : elle me regarde. Elle a de la chance car je me dis : « araignée du soir… espoir ». Elle vivra encore un peu mais si ça avait été le matin !
(Christian Duvoy)


La voyeuse


Que faisait-elle dans le vestiaire des hommes
Cette voyeuse qui nous matait dans les douches 
Et tortillait l’arrière train en déambulant entre les casiers.
Se cachait-elle dans les recoins de la pièce ?
Peut-être croyait-elle que l’on ne la verrait pas
Quelle pourrait piquer la nourriture
Dans nos sacs de sport
Sans aucun risque de se faire prendre.

Malheureusement pour elle, je me suis assis dessus
et je l’ai écrasée de tout mon poids.
Quelle horreur d’avoir les œufs de cette blatte collés aux fesses !
(Florent C.)


L’exploitation de l’ouvrier


Quel beau travailleur ! Pour nourrir les siens, il revendique dans l’ombre d’un espace, son territoire.
C’est en maître des lieux qu’il agit, se jouant de la lumière du jour, ce bellâtre de la rue va à sa guise en quête de gourmandise.
Tout de blanc vêtu c’est sans troquer son costume qu’au bal sans fanfare, ce danseur se glisse, s’infiltre, se faufile entraînant dans ses pas un défilé d’amateurs qui ramèneront à leur reine, déposeront à ses pieds leur butin sans mériter de sa part un merci.
Pauvre termite ouvrier !
(Didier L.)


La travailleuse noire


Une élégante travailleuse noire fait un trajet du feu rouge à l’autre bout du café où je suis si bien assis. Cette précieuse basanée de petite taille mais à l’allure décidée porte un fardeau impressionnant sur son dos. Elle passe en ce beau jour de printemps comme une plume légère et pourtant elle avance en trimballant quelque chose d’apparemment très important. Mais sa pose fière et seigneuriale reste la même. Elle laisse de minuscules mais très nombreuses empreintes sur le pavé légèrement humide. Je les admire et voudrais les emporter.
Le parfum de cette saison des fleurs éblouissantes se répand derrière ses petits pas. Elle qui n’a pas la moindre importance pour le patron du bar passe d'un trot  simple et normal mais quand elle ose se reposer sur la table ce goujat la gifle.
Elle tombe sans son fardeau désormais disparu à tout jamais.  Elle repart. Il va pleuvoir, cela se sent. On dirait qu’elle accélère son pas. Les courbes de son arrière train me fascinent. Elle me fascine !
Et je suis le seul au monde - moi qui ne lève pas mon nez dédaigneux vers le ciel – à avoir vu passer du feu rouge à l’autre bout du café cette travailleuse si mal accueillie, cette fourmi.
( Rolland Pauzin)


Danseuse aux bises légères


Après le départ définitif de ma femme, je me retrouve assis à la terrasse d’un café. Je regarde passer les gens avec une certaine tristesse puis un sourire apparaît sur mon visage.
Une svelte danseuse aux habits oubliés m’envoie des bises et des bises. Cette brise de bises me décoiffe. Certains de mes voisins la chasse mais moi j’adore ses longs membres noirs qui sont passés du trottoir à ma table. Quelle légèreté ! Quelle frivole parade de ballerine ! Quelle souplesse de déesse !
Une nouvelle vague de bises me fait tourner la tête. Le petit picotement qu’elle a su laisser sur ma joue m’excite. J’essaie de lui mettre la main dessus, ou même dessous, mais elle s’échappe cette coquine. Une petite bataille, amoureuse ou non, s’ensuit. Puis quelques bises de plus et la voilà déjà partie comme ma femme.
Au fond j’en suis heureux, car c’est une bestiole du genre masculin : un moustique.
( Rolland Pauzin)

TABEAU: Dali - Sauterelle du GRAND MASTURBATEUR

jeudi 22 novembre 2012

métaphore féminine trompeuse


Atelier du 23 novembre 2012

Consigne I :

  1. Décrire un animal plutôt répugnant ou du moins normalement pas plaisant comme s’il s’agissait d’une jeune femme  (ou d’un jeune homme ) splendide. Ne mentionner le nom de l’animal que lors de la dernière phrase.
  2. Décrire de façon positive, admirative : sa façon de se déplacer, de regarder, de fouiner, de passer dans ou sous l’eau, ses membres, son nez, sa rapidité ou son coté nonchalant, ses courbes, etc.
  3. Il faut persuader le lecteur qu’il s’agit vraiment d’un bel être humain… et puis faire retomber le soufflet lors de la dernière phrase.

Par exemple utiliser : Une mouche,  une taupe, une pieuvre, araignée, fourmi, hanneton, moustique ou au masculin : un vers de terre, un rat, un cafard, mille pattes, crocodile, alligator, moustique, scarabée
  1. L’histoire par défaut pourrait être : on s’assoie au café/au bord de la plage ou d’un cours d’eau,  et l’on aperçoit cet « animal/humain » qui passe juste devant nous.

Textes à lire :

UN BONHEUR de Géo NORGE
J’attrape une jolie petite grenouille. Elle a des yeux dorés. Je sens battre son cœur dans ma main. Elle me dit qu'elle est fée et me promet le bonheur si je lui rends la liberté. J'ouvre les doigts, elle saute à l'eau et c'est vrai que je suis déjà tout heureux.

Notes : il suffit de changer grenouille en chose/elfe/surprise féminine par exemple. Puis d’ajouter une phrase à la fin :  et c'est vrai que je suis déjà tout heureux … d’avoir libérer cette grenouille

Un bonheur de pastiche :
J’attrape une jolie petite femelle/chipie . Elle a des yeux dorés. Je sens battre son cœur dans ma main. Elle me dit qu'elle est fée et me promet le bonheur si je lui rends la liberté. J'ouvre les doigts, elle saute à l'eau et c'est vrai que je suis déjà tout heureux… d’avoir libéré cette femme du crapaud

Un autre exemple de Géo Norge : La fourmi

Une fourmi Fait un trajet De cette branche  A cette pierre, Une fourmi, Taille ordinaire
Sans aucun signe Distinctif, Ce matin, juin, Je crois le sept, Elle porte un brin, un fétu.
Cette fourmi, Qui n'a pas la Moindre importance Passe d'un trot  Simple et normal.
Il va pleuvoir, Cela se sent.
Et je suis seul; Moi, seul au monde Ai vu passer cette fourmi...

Il suffit de changer dans ce texte tous les « fourmi » (sauf le dernier) en une « élégante noire » et puis quelques mots pour changer le trajet en un trajet sur un trottoir

Une élégante noire fait un trajet du feu rouge à l’autre bout du café où je suis si bien assis. Cette précieuse noire de petite taille mais à l’allure décidée porte un fardeau impressionnant sur son dos. Elle passe en ce beau jour de printemps comme une libellule légère et pourtant elle avance en trimbalant quelque chose d’apparemment très important. Mais sa pose fière et seigneuriale reste la même. Elle laisse de minuscules mais très nombreuses empreintes sur le pavé légèrement humide. Je les admire et voudrais les emporter. Le parfum de cette saison des fleurs éblouissantes se répand derrière elle. Elle qui n’a pas la moindre importance pour le patron du bar passe d'un trot  simple et normal mais quand elle ose se reposer sur la table ce goujat la gifle.
Elle tombe sans son fardeau désormais disparu à tout jamais.  Elle repart. Il va pleuvoir, cela se sent. On dirait qu’elle accélère son pas. Les courbes de son arrière train me fascinent. Elle me fascine !
Et je suis seul; moi, seul au monde j’ai vu passer du feu rouge à l’autre bout du café cette travailleuse, cette fourmi, ce si mal accueilli insecte.

Mots communs aux animaux et humains : membre, yeux, ventre, torse, aisselles, langue, poil,
oreille, regard, gorge/cou, peau, tête,
taupe = mal voyante, araignée = la danseuse fileuse aux longs membres, mouche = la petite curieuse qui fait des bises et des bises ; le moustique = le pique mitaine

2ème exercice si le temps le permet :

écrire un béabasque – cad 5 vers finissants avec les rimes des 5 voyelles (dans l’ordre alphabétique a,e,i,o,u) suivies par la même  consonante.

Exemple : al – el – il – ol – ul
Rimes : mal – éternel – profil  –  éthanol –  nul

je me donne bien du mal
pour devenir éternel
je dessine mon profil
l’imbibe dans l’éthanol…
mais dieu m’a dit : « tu es nul ! »

rimes seront
  1. ale – ele –ile – ole – ule
  2. ame – eme –ime – ome – ume
  3. ade – ede –ide – ode – ude
  4. are – ere –ire – ore – ure
  5. age – ege –ige – oge – uge
  6. ape – epe –ipe – ope – upe
  7. ane – ene –ine – one – une 

samedi 17 novembre 2012

Chaos cataclysmes tempêtes etc.

Port-Lligat avant la tempête - Salvador Dali



Textes produits le vendredi 16 novembre dans l'atelier d'écriture
le thème était chaos, cataclysme, tremblement de terre, tempête, attentat terroriste, guerre...
la méthode utilisée est expliquée dans le message précédent:

La crue de Didier L.

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Version homophone de Christian Duvoy


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De Michel René Alix


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Version texte de Nicole Diaz


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Version finale de Nicole Diaz
Le deluge de Michel Ange 1509
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Tempête de Forent C.


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De Zoeffine



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Le cataclysme ( de Rolland Pauzin)

Un tas de maisons
sous le métal bleu
obscur de l'horizon
Des visages

L'angoisse du gratte-ciel par le tonnerre gronde

Des hirondelles frêles aux  yeux de
CHOUETTE                                         frissonnent
sur leur branche
L’image sulfureuse foudroie les passants qui se hâtaient 

  Ciel mâché par des cyclones de pierres
Flanc                                                           vitreux

Une avenue d’arbres et de trottoirs chauves  
marche vers nous.

Des statues traquent le jaguar effaré
un cirque   comme    un      puits     d' air                                    fuit

Au printemps 
                         des mains
sous les cendres des terrasses profondes et  silencieuses
et des empreintes d’enfants en fleur
Emplissent

tout à coup
Une nappe grenade

Jambes et Seins d’une sinistre inconnue                                boivent
en l'absence de lèvres
                                    un reflet de cuivre.

              Énigme des miroirs
Des cristaux de corail                    passent                      comme un souffle

Des sources de papiers
et de feux follets
aux écailles
de
femmes

charrient                       cadavres                              l'ombre            
                       des                                  dans                                    remuée 


TABLEAU : Port-Lligat avant la tempête de Salvador Dali et Le deluge de Michel Ange (1509) à la Chapelle Sixtine 

  

jeudi 15 novembre 2012

consigne pour 16 11 2012

la tempête Sandy New York 2012

Atelier du 16 novembre 2012

A - Choisir un chiffre de 2 à 16
B – Choisir un ordre pour les 3 premiers chiffres : 123 ou 132 ou 231 ou 213 ou 312 ou 321
C – choisir avancer ou reculer
(ces choix qui devront être différents pour chaque personne formeront la règle à utiliser)

Construire un texte sur un tremblement de terre ou une catastrophe de ce genre : tsunami, éruption d’un volcan, tornade, acte terroriste comme celui du 11 septembre 2011 etc… à partir de :
Ville de Tahar Ben Jelloun
A New York - Léopold Sédar Senghor
Une tempête de Victor Hugo

dimanche 11 novembre 2012

Petite histoire dans la GRANDE HISTOIRE


Film des Frères Lumière - L'entrée d'un train en gare de la Ciotat


Textes produits le Vendredi 2 novembre en appliquant la consigne suivante :
La petite histoire d’une personne dans un moment de la Grande Histoire avec l’expression « j’aurais aimé » et un objet  actuel à placer etc.

Ah ! la belle époque


Ah ! la belle époque, en ce temps-là tout appelait à la découverte. Les frères Lumières avec une caméra nous faisait participer dans une salle obscure à l’entrée en gare d’un train à La Ciotat.
En voyant arriver cette locomotive sur nous, on en huma, après un premier frisson, son odeur. M. Gustave Eiffel pour l’exposition de 1889 avait déjà édifié, tout de fer, son édifice qui grimpait au ciel, nous faisant en son sommet miroiter PARIS comme on ne l’avait jamais vu.
Paris qui dans les années 1900 se traversera en ses entrailles par des galeries interminables qu’il fut bon, ton phénomène de mode oblige, de fréquenter
J’aurais aimé « Ah ! Les belles bacchantes » être de ces pionniers, oui participer « chapeau haut de forme » à ces premiers pas si merveilleux d’un progrès qui ne s’arrêtera plus jamais d’innover.

(Didier L.)

samedi 10 novembre 2012

Oulipo S+6 matérialisation foraminifère correcte


Second texte produit durant l’atelier du 9 novembre 2012 avec la règle oulipienne du S + 6:


Le match de foot correct


Le gamin marchait dans la rue d’un pas décidé. La pluie qui mouillait ses vêtements ne semblait pas vouloir cesser. Il grelottait et cherchait désespérément un café pour s’abriter.
Ça faisait 8 jours qu’il pleuvait  sans s'arrêter. Il était impossible de faire un match de foot correct. Alors il prit son vélo et alla voir sa copine dans la rue des capucines.
Malheureusement celle-ci était absente et il dut retourner chez lui sous le déluge. Arrivé à la maison, il se mit devant la télé pour regarder le match désastreux  de l’O.M.
(Texte créé par Brigitte, Marina, Christian Duvoy, Didier, Florent et Rolland)

OM 1992 Anigo sous la pluie

S+6 : La matérialisation de foraminifère correcte


Le gandoura marchait dans la ruine d’un passant décidé. Le plumier qui mouillait ses veufs ne semblait pas vouloir cesser. Il grelottait et cherchait désespérément une cage pour s’abriter.
Ça faisait 8 jouvenceaux qu’il pleuvait  sans s'arrêter. Il était impossible de faire une matérialisation de foraminifère correcte. Alors il prit son vélum et alla voir sa copulation dans la ruine des carabines.
Malheureusement celle-ci était absente et il dut retourner chez lui sous le démantèlement. Arrivé à la maîtrise, il se mit devant le télégraphe pour regarder la matérialisation désastreuse  de l’O.M..

Des foraminifères (protozoaires)

(Travail de groupe utilisant le : micro Robert de 1971)

lundi 5 novembre 2012

Sonnets en bouts rimés

Auguste Renoir - le déjeuner des canotiers

Seconds textes produits durant l’atelier du 2 novembre 2012 :

Préparation pour la pêche


Après un excellent repas gastronomique
Nous sommes tous allés vers le photomaton.
On est passé par la prison où le maton
Nous vit dans sa lunette assez astronomique.

Ses collègues, gaiement, jouaient à l’élastique,
Le directeur, surveillait lui, ses rejetons
Quand nous, au casino, nous prîmes des jetons
En entrant dans la salle où le manche s’astique…

Perdant pied… et mes sous en jouant au mobile
Manche à ronds, je me dis : « te fais pas de la bile
Il te faudrait manger un coq au romarin… »

Et là, nous baverions, ma chère gargamelle.
Les restes, eux, je les mettrais dans ma gamelle
Car demain ce sera :  pêche avec un marin.

(Christian Duvoy)

samedi 3 novembre 2012

L'émancipation à la André Gide


Textes produits durant l’atelier du 2 novembre 2012 :

 

Le savoir du désert


« J'aime passionnément l'Afrique...
Je voudrais créer un lien très fort
entre les concurrents du Dakar
et les habitants de ces pays... »
(Thierry Sabine)

Ismaël, à présent fais-le toi-même, je suis fatigué. Tu veux que je reste ? Je te dis que je t’ai montré le chemin. Tu peux le faire.

Ismaël, fais-le toi-même, ne crois pas qu’il n’y ait qu’un autre qui puisse le faire, tu en es tout aussi capable. Si je construis ta case, tu pourras dormir mais quand je ne serai plus là il faudra bien que tu la fasses toi-même.

Ismaël, tu peux le faire, tu dois le faire, je t’ai expliqué, je t’ai montré, mais quand il n’y aura plus personne tu le creuseras toi-même ton puits. Il ne te faudra personne pour être indépendant. Tu sais le faire, on t’a expliqué comment le faire maintenant tu sais chercher l’eau, tu sais où creuser, tu sais où le construire et là, tu pourras dire : « je n’ai besoin de personne, je suis indépendant » et là, tu seras libre !

(Christian Duvoy)


vendredi 2 novembre 2012

Nathanaël, jette mon livre - André Gide


André Gide et Jean-Louis Barrault - Nathanaël, jette mon livre

Atelier du 2 novembre 2012 :

Consigne : écrire un texte commençant chaque paragraphe (au moins 3 paragraphes) par la même phrase (ou avec de légères variations) du type :
« prénom ou fils/fille », jette mon livre/texte/lettre/
« prénom », jette ta bible/Coran/ton solfège/ton livre de grammaire/de bonnes manières…

Lecture d’un extrait des Nourritures terrestres (d’André Gide)

«  Nathanaël, à présent, jette mon livre. Émancipe-t’en. Quitte-moi ; maintenant tu m’importunes ; tu me retiens ; l’amour que je me suis surfait pour toi m’occupe trop.

vendredi 26 octobre 2012

La machine de Belletto & Avatars

Textes produits pour l’atelier du vendredi 26 octobre 2012

 

1

Lui, Léonard, donnerait plusieurs coups. La victime saignerait beaucoup, elle geindrait et se tortillerait avant de mourir. Dans un éclair, il se vit la frappant en plein cœur : un jet de sang lui éclabousserait le front,  les yeux, la bouche, la langue – quelques secondes avant le dénouement.

2

A la télé, il était tombé sur une séquence de cinéma dans lequel un classique tueur de femmes tuait une classique prostituée.
« Ca t’intéresse vraiment ? » demanda sa mère.
Non, je préfère Zorro.

3

Il atteindrait que sa mère soit couchée pour la tuer. Il la tuerait dans son lit.
Bientôt.
Clac! Il remit Zorro.
 
                                          *            *            * 
 
Léonard n’avait pas toujours été aussi sanguinaire. Autrefois, il ne lui serait jamais venu à l’esprit de massacrer sa propre mère. Non, son caractère s’était assombri depuis qu’il avait été refusé par l’école des beaux-arts.