Gif Atelier


L'atelier d'écriture de Gardanne se déroule au siège de l'AAI, 35 Rue Borely, 13120 Gardanne
chaque vendredi de 14h à 16h.
Pour contacter l'AAI utiliser l'adresse e-mail : aai.esj@wanadoo.fr ) ou téléphoner au 0442515299

L'atelier d'écriture de la Méjanes d'Aix se déroule chaque jeudi de 10h à 12h à la Mareschale, 27 avenue de Tübingen 13090 Aix-en-Provence (TEL : 04.42.59.19.71 - e-mail Ecrits.Alaai@gmail.com ) et aussi le premier lundi du mois (même heure, même lieu).

L'animation ci -dessous représente l'aspect avant tout ludique de cet atelier gratuit ouvert à tous. Du rire et de la légèreté...

samedi 30 mars 2013

Edward Hopper


Atelier du 29 mars 2013 - Edward Hopper

Consigne : écrire des textes (poème, lettre, liste, récit, note etc) sur un des tableaux de Edward Hopper.

Summer evening, 1947 - Edward Hopper (soir d'été)

Summer evening, 1947. Edward Hopper


Un Couple discute sur le balcon de leur maison sur pilotis, c'est l 'été, la journée a été très chaude.
Sous ces latitudes la nuit tombe vite et là, les gens commencent à sortir, à bouger.
Le jour on se croirait dans une ville morte, même les chats et les chiens ne s'aventurent pas dehors, mais là, le couple parle de se qu 'ils vont faire ce soir. « Si on allait au resto » propose la jeune femme qui n'a pas envie de faire la cuisine.
« Pourquoi pas » réponds l'homme qui lui n'a pas envie de rentrer dans un discours trop long, surtout qu'on est le début du mois et qu 'il a reçu une prime exceptionnelle.

Mais en attendant que faire il est 19 h et par habitude les restaurants commencent assez tard, plus ou moins 21 h (à la fraîche comme on dit).
Deux heures à tuer ! Que faire ? Soudain l'homme dit « si on allait prendre l'apéro chez les Kraswich ? On les invitera à dîner avec nous au resto, la dernière fois c 'est eux qui nous avaient invité ça fera d 'une pierre deux coups, non?
« Bonne idée, j'en profiterai pour mettre la petite robe que tu aimes tant » fait-elle avec un clin d'œil complice.
« Très bien, autant en profiter maintenant, parce que en rentrant en France on n'aura plus l'occasion de vivre à un tel niveau ! » C ' est quand même bien l'Indochine, non ?
C'est vrai que la région est spéciale, pendant la mousson on se croit en pleine mer tellement il y a d 'eau, il pleut pendant 3 ou 4 jours sans arrêt et là, il fait chaud et humide...
(Christian DUVOY)

LA LETTRE : Le couple discute sur le balcon, il lui fait des reproches .

"Dis donc j 'ai reçu une lettre de rappel de l'EDF ! Ils me disent que je n 'ai pas payé les deux derniers mois, pourtant je t'avais donné de l 'argent et tu m'as dis que tu étais allée à l 'agence à Vientiane pour régler, c 'est ça, non ?
Elle : « oui oui, j'y suis allée, j 'ai payé. »
Lui, en colère : « Bon, alors va chercher le reçu et donne le moi je vais leur faire une lettre de réclamations. »
Elle, gênée : « Ben c 'est à dire, euh, je l 'ai perdu, je ne sais plus où il est. »
Lui, exaspéré : « Décidément t'es vraiment la reine, toi, quand tu t 'y mets ! Comment je vais prouver que ça a été payé maintenant ?
Elle, en pleurnichant : « La vérité c'est que, avec l 'argent, j 'ai acheté la petite robe qu'on avait vue ensemble et même que tu m'avais dit que tu me verrais bien dedans, alors j 'ai voulu te faire plaisir ! J 'ai bien fais, non ?
Lui, colère contenue : « Dac, mais viens on va rentrer, tu vas la retirer, car là il va falloir te faire pardonner mais alors beaucoup... beaucoup... »
(Christian DUVOY)

LES PENSEES.

Elle : Putain qu'est ce que je m'emmerde dans ce bled paumé et l'autre connard qui me mate comme si j'étais un jambon.
Lui : Elle est quand même bien roulée la nana de mon frère, je suis sûr que si j 'insiste un peu je pourrais me la faire.
Elle : Mais y va pas arrêter ce con, quelle idée j 'ai eu aussi de dire que j'avais chaud et que j'allais prendre l'air.
Lui : Je suis sûr que c'est une excuse quand elle m'a dit qu'elle avait chaud, j'ai vu son regard, elle a baissé les yeux vers ma braguette.
Elle : Plus je le regarde, plus je me dis que j'ai eu de la chance de prendre son frère, quand je pense que ma mère voulait que je sorte avec lui à cause de sa situation, qu'il avait plus d'avenir etc. Non mais, tu as vu cette tête de demeuré ?
Lui : J'aurais dû insister. Quand on l'a rencontrée avec mon frère, cet abruti me dit « on fait ça à pile ou face, celui qui gagne la drague ! » et bien sûr, j'ai perdu ! Mais là, je prendrais bien ma revanche, ça commence à me démanger dans le sous-bassement.
Elle : Bon, ça commence à bien faire maintenant en plus il n'a aucune conversation ce con. Lui, à part le cul, il ne connaît rien, enfin ça me ferait une comparaison avec son frère mais il a tellement une grande gueule qu'il serait capable de s'en vanter ! Allez, je me casse.
Lui : Et merde, encore raté. Si ça continue au rythme où on se voit, la prochaine fois elle sera grand-mère ! J 'aurais dû attaquer, quitte à me prendre une baffe, après tout j 'ai l'habitude !!!Je vais rentrer derrière elle, comme ça je pourrai mater son cul ! Putain quel cul.
(Christian DUVOY)

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Automat - Chaine de restaurant - Edward Hopper - 1927

Automat, 1927 - Edward Hopper



Le vide de la chaise qui s'oppose à moi me fait baisser les yeux comme mon chapeau jaune, timide et triste.
Croiser les jambes rougies par la honte de la solitude ne m'apporte pas de confort ni de solution. Je reste dévastée par cette dernière lettre si refroidissante. Elle tourne en boucle dans ma petite tête.

Liz, ma chérie,

Le cours de la vie n'est pas un fleuve tranquille, même si ce calme cheminement que nous parcourions main dans la main quand nos dents croqueuses mordillaient nos lèvres sulfureuses et nos désirs culbutaient d'autre désirs, nous a paru comme un beau voyage de bienheureux...
J'aimerais t'expliquer que tout cours d'eau rencontre d'autres rivières argentées et brillantes et qu'une cascade change tout. Et j'ai rencontré cette cascade...
Mais l'important n'est que la conclusion de cette chute puisqu'une autre rivière, argentée elle aussi, est repartie avec moi dans une autre direction. Je ne peux m'écarteler et je dois te laisser.
Désolé pour la brutalité de ce message mais surtout, ne te noies pas.

Signé : John, qui t'a aimée.

Le café que je tiens fébrilement va couler en moi comme un cours d'eau abandonné. Son goût de tourbe me fait peur. Je le regarde et mon bras n'a pas la force pour le porter à mes lèvres fermées et plus rouges que le sang. Source de silence.

Instant immobile,
radiateurs froids,
coupe sanguine,
murs droits et moralistes,
néons au jaune cocu
vous prenez si peu de place sur ce fond plus sombre que la nuit, plus noir qu'un trou final aspirant la vie que j'ai besoin de vous interpeller :

écoutez-moi
ombre de l'absence,
table plate comme la tombe,
table ronde et bleue comme l'espoir évanoui
chaise immobile et rangée
chaise trouée par un revolver new-yorkais
chaise vide et à jamais silencieuse
écoutez-moi
je n'ai plus rien à dire ou à vivre.

Ce poème trahit mon mal-être
et seules mes jambes blanches et frileuses s'opposent à la droiture de la froideur de cette grande salle.
Enfin, elles s'inclinent légèrement
et je décline l'absence d'avenir
et l'avenir dans l'absence.

Un artiste à la tenue austère et carrée m'a vue et m'a peint comme si je n'étais pas là.
Mon fantôme l'a vu, lui aussi, dans la propreté du vide reflété par ce marbre horizontal d'un hôtel glacial.

(Rolland Pauzin)


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Chop Suey - Edward Hopper - 1929

Gravure


Le silence est lourd, il fallait qu'elles se rencontrent.
Elles ont un litige à régler.
La quelle commencera à parler ?
Celle qui a demandé la rencontre, elle a un besoin impérieux d'exprimer tant de choses accumulées depuis si longtemps !
Elles commandent un thé, sans même s'en rendre compte.
L'esprit est déjà au dialogue.
Elsa commence, les mots sont bas, hésitants, lents, timides comme interdits, pleins de poussière.
Peu à peu, le rythme accélère.
Claudia esquisse une réponse mais Elsa n'arrive plus à arrêter, elle recherche l'apaisement de la chose enfin évacuée.
Claudia patiente, quand elle sent Elsa enfin calmée, à son tour, elle s'épanche.
L’abcès est crevé.

On parle de la pluie, du beau temps, des enfants, du mari, du boulot mais plus jamais on ne reparlera du reste.
On se quitte en promettant de se revoir, on n'y croit qu'à moitié.
Peu importe, tout est dit.

Toc toc toc

Il pleut monotomnement
Elles ne sont pas seules
Elles parlent monotomnement
L'important c'est de n'être pas seule.

(Brigitte)



Tableaux :
Summer evening, 1947 - Edward Hopper (soir d'été)
Automat - 1927 -  Edward Hopper (chaîne de restaurants)
Chop Suey  - 1929 - Edward Hopper

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