Gif Atelier


L'atelier d'écriture de Gardanne se déroule au siège de l'AAI, 35 Rue Borely, 13120 Gardanne
chaque vendredi de 14h à 16h.
Pour contacter l'AAI utiliser l'adresse e-mail : aai.esj@wanadoo.fr ) ou téléphoner au 0442515299

L'atelier d'écriture de la Méjanes d'Aix se déroule chaque jeudi de 10h à 12h à la Mareschale, 27 avenue de Tübingen 13090 Aix-en-Provence (TEL : 04.42.59.19.71 - e-mail Ecrits.Alaai@gmail.com ) et aussi le premier lundi du mois (même heure, même lieu).

L'animation ci -dessous représente l'aspect avant tout ludique de cet atelier gratuit ouvert à tous. Du rire et de la légèreté...

dimanche 26 août 2012

Exercices de style à la Queneau - version parler marseillais


Version : parler marseillais.

Une cagole, au capeù rouge, vadrouille plan-plan son chien-bordille, beaucoup rasé, devant un coupeur de baffis.
Une carriole, un ravan de l’an pèbre, se tanque au mitan de la rue, en sort un cabestron avec ses deux minots qui agantent le chien-bordille, lui filent une rouste et l’escagasse.
Le chien montre ses ratounes et rouscaille à mort tandis que les pitchouns, deux destrussis, se mettent à chialer.
La mère cabestron, une daubasse avec des cacarinettes dans la tête,  s’engatse, déparle et traite la nine d’ensuquée parce que de longue elle laisse s’escaper lou chin comme si c’était un chien des quais… 
Puis patin-couffin… et la cagole lâche lou chin qui s’esbigne et va s’escoundre tel un Tartarin derrière son tafanari.
(Rolland Pauzin)

Rappel du texte original traduit en « marseillais »:

Une femme, au chapeau rouge, promène son caniche rasé devant le salon de coiffure.
Une voiture s’arrête, en sort une femme avec ses deux enfants qui harcèlent le chien.
Le chien montre ses dents et aboie furieusement tandis que les enfants se mettent à pleurer.
La mère insulte cette dame qui ne maîtrise pas son chien.
En réponse, cette dame lâche le chien qui courageusement va se cacher derrière sa maîtresse.

vendredi 24 août 2012

Les madeleines de Proust et des gardannais...

Mon petit plaisir

J’ai un ami qui a une salle de concerts a Marseille où je me rends plusieurs fois par mois pour assister à des concerts de rock.
Mon plaisir est de manger des pois-chiches le jour des concerts pour pouvoir lâcher des gaz devant le gros ventilateur situer à l’entrée de la salle et regarder les gens qui grimacent écœurés par cette odeur nauséabonde qui me rappelle un peu l’odeur dégagé après avoir mangé les choux farcis que me faisait ma mère quand j’étais petit.
(Florent C)
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Mon souvenir d’enfance, voire d’ados .

Dans le jardin de mon grand-père, il y avait de tout, mais notamment  j’ ai un souvenir précis d’une tomate !....
C’était le matin,  pas trop tôt car en « Haut-Marne » les tomates arrivent  plutôt en août et septembre.
J’ai cueilli une tomate directement, je l’ ai passée sous l’ eau de la source qui était l’ alimentation du jardin  de la "coué".
La sensation était formidable, le goût  du fruit, la fraicheur  de l’ enveloppe et à l’intérieur c’était plus doux et sucré.
Ce n’ est pas grand-chose mais c’est à partir de là que je me suis mis à aimer vraiment les tomates alors qu’avant je n’aimais pas ça.
 Christian Duvoy


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Enfant assis - Altar Copan


La photo en noir et blanc


La photo en noir et blanc que je regarde montre un garçon de cinq ans assis sur une muraille de rochers qui contourne un arbre et sert de bordure à l’entrée pour voiture d’une maison privée de Nouvelle Angleterre. Le petit garçon lit un livre, en équilibre sur ses genoux : son premier livre. Plus tard dans la semaine il le finirait. Et il y en aurait d’autres, des centaines et des milliers, qui mèneront comme un tracé de fourmis de ce passé grisâtre au présent grisâtre.  

Il y avait de grosses fourmis noires (tout est plus grand aux Etats-Unis) qui furetaient parmi les bolides bruns et les grosses flaques de feuilles rouges et jaunes, les couleurs emblématiques  de l’été indien de Nouvelle Angleterre. Ce livre devait être « le magicien d’oz » et je m’étonnais qu’il ne soit pas la copie conforme du film du même nom.

(Michel Alix)

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Délicieux mets d'Hélène

De temps en temps, je me fais ce plaisir de manger une part de tarte à la rhubarbe et les photos me reviennent.
Un souvenir d’antan où je me remémore ma mère avec ses tartes à la rhubarbe. C’était un plaisir des yeux mais aussi du goût. Une rhubarbe qui poussait dans notre jardin.
C’était un régal de faire des compotes et des tartes, de gouter le fruit acidulé et de le tremper dans du sucre.

(Hélène Felsmann)




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Souvenir d'un fumet d'enfance

Sarments de vignes
Rougeoyant dans la braise –
Entrecôtes du plaisir

Fumet d’une viande
Plaisir d’un lit réchauffé
Souvenirs de vacances

Sourire de ma tante
Devant la grillade –
Envie de pipi

Soufflet animant la flamme
Fumet envahissant –
Nuage de plaisir

Nommé gardien du feu
Genoux et joues rougissent
De la chaleur des sens

(Rolland Pauzin)

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LECTURE DES MADELEINES DE PROUST
(Du coté de chez Swann )

Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et la drame de mon coucher, n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l’appréhender? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher? pas seulement: créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.
Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n’apportait aucune preuve logique, mais l’evidence de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s’évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s’enfuit. Et pour que rien ne brise l’élan dont il va tâcher de la ressaisir, j’écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j’abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s’élever, quelque chose qu’on aurait désancré, à une grande profondeur; je ne sais ce que c’est, mais cela monte lentement; j’éprouve la résistance et j’entends la rumeur des distances traversées.
Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l’image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu’à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l’insaisissable tourbillon des couleurs remuées; mais je ne puis distinguer la forme, lui demander comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m’apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s’agit.
Arrivera-t-il jusqu’à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l’instant ancien que l’attraction d’un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être; qui sait s’il remontera jamais de sa nuit? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute œuvre important, m’a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d’aujourd’hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine.
Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leu image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé; les formes,—et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot—s’étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d’expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.
Et dès que j’eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s’appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin, qu’on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j’avais revu jusque-là); et avec la maison, la ville, la Place où on m’envoyait avant déjeuner, les rues où j’allais faire des courses depuis le matin jusqu’au soir et par tous les temps, les chemins qu’on prenait si le temps était beau. Et comme dans ce jeu où les Japonais s’amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d’eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s’étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela que prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.

            Proust - Du coté de chez Swann - A la recherche du temps perdu 1913


vendredi 17 août 2012

Au jardin de la médiathèque Mandela de Gardanne


Vendredi 17 août 2012 à la médiathèque Mandela de Gardanne

Discussions entre Michel Alix, Christian D., Mary l’irlandaise et Rolland Pauzin
Allant des religions aux racismes en passant par les hedges’ schools et les douleurs de l’enfance qui restent en nous et ressortent quand on ne s’y attend pas…

Triolet

Forme fixe datant du moyen âge et reprises surtout au XIXè siècle par les parnassiens
Vers isométriques de 7 à 10 syllabes en rimes ABaAabAB (en majuscules les vers qui servent de refrain – vers 1 4 et 7 sont les mêmes et 2 et 8 aussi):

La médiathèque Nelson Mandela de Gardanne 13120 et un arbre de Judée 


Dans le jardin de Mandela

Dans le jardin de Mandela
Pense-t-on à la médiathèque
Quand  tant d’amis ne sont plus là
Dans le jardin de Mandela
Où des dames sans falbala
Amusent leurs petits métèques
Dans le jardin de Mandela
Pense-t-on à la médiathèque ?

(Rolland Pauzin)

vendredi 10 août 2012

Voyage de rêve...


Vendredi 10 août 2012

1. Faire une liste de 10 mots correspondant à un véritable rêve ou à défaut à partir d’objets ou graffiti qui nous entourent dans le parc de la médiathèque Mandela de Gardanne.

2. Ajouter le mot « déconnecté » donné par Mickaël

3. écrire un court récit sur un « voyage » à partir de ces mots

Tomber de haut


En partant en vacances j’ai rencontré un paysan qui m’a surpris dans son champ alors que j’avais la turista.
Il m’a tendu sa canne en me disant : « bouche-toi le trou avec sinon tu vas te vider » !
Je suis tombé de haut et j’ai eu l’impression d’être déconnecté un certain temps.
De retour sur la route, je me suis engagé sur un pont en mauvais état avec ma voiture et j’ai chuté dans le vide !
Tout à coup je me suis réveillé et ce n’était qu’un rêve.

(Florent)
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Prendre les airs


Ce matin je chante comme une pie.
J’ouvre ma fenêtre et je regarde la rue qui est noire de monde.
Heureusement demain je prends les airs et je serai déconnecté.
Je me vois en fermant les yeux comme l’aveugle avec sa canne blanche.
Je fais le vide dans ma tête car je prends les airs pour Tahiti.

(Christian D.)



Pêcheurs à Tahiti de  Robert Tatin d'Avesnière - musée de Tahiti.


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Neverland 


Quand je suis arrivé à la gare, il n’y avait une jeune fille au visage en forme d’amande au guichet.

-         Un billet pour « Neverland » s’il vous plaît.
-         Monsieur, répond-elle, « Neverland » n’est pas une vraie destination, un endroit normal. Je ne sais pas de quoi vous avez envie mais je ne fais pas de miracle.
-         C’est un secret
je lui expliquai sans m’arrêter de regarder la vendeuse d’en face…

(Michel Alix)
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Sahara


Face au transport guerrier
Impuissant devant la mort des humains
Le scorpion regarde passer la caravane :
Camions ensablés
Prisonniers ensevelis
Chaleur étouffante du désert

Tandis que ce monde déconnecté
Voit le sablier vide
Et le temps s’arrêter

(Rolland Pauzin)

vendredi 3 août 2012

Retour aux exercices de style à la Queneau:

La version de Fred en chti

Inne femme avec un capiau rouche pormène sin kien déblaré pad’vant d’euch coiffeur.
Inne carette s’arrête, inne femme in dechin avec deux jonnes qui emmertent euch kien.
Euch kien i sort ses dins pis il abo comme un malate.
Ché tchiots i s’mettent à braire. Eul mère ingueule eul maitresse.
Eul maîtresse lache sin bétal qui s’muche din ses gambes