Wilson Alwyn Bentley - Première photo de flocons de neige |
Atelier du vendredi 24 mai
consigne 1 :
écrire 4 fragments sur un personnage
obsessionnel,
écrire 2 fragments utilisant 2 mots
piochés,
écrire un dernier fragment utilisant
le « je »,
en prenant pour exemple « Marie
Bornasse » de Cécile Richard
__________
Gérard Genêt porte un nom de fleur.
Grâce à ça, Gérard aime la nature et les choses qui sont
naturelles. Gérard aime observer ces choses naturelles que sont les
corps nus des baigneurs sur la plage des naturistes. Gérard aime
imprimer ses observations sur le négatif de la pellicule de son
appareil photo. La nuit, Gérard s’enferme dans le noir et exhume
du liquide acide du bac de révélateur, les images de ses
obsessions. Gérard accroche les images sur des fils de nylon avec de
grosses épingles à linge en bois. Un sourire ravi se dessine alors
sur le visage de Gérard qui découvre deux grosses incisives
projetées vers l’avant. Le labo de Gérard ressemble à un terrier
de lumière rouge dans lequel s’accumulent les corps nus, jeunes et
vieux que Gérard a réussi à capturer sur la plage.
J’aime ressembler au lapin tapi au
fond de sa tanière. Ça me rapproche de la nature et des choses qui
sont naturelles. Ces choses que j’enferme dans ma boite noire pour
mieux les posséder.
(Françoise K.)
Ratonnade
À 7 h, comme tous les matins, Robert
Dumlu court vers les poubelles et interpelle ses voisins. Pour lui,
il est interdit de jeter de la nourriture. Il passe deux heures assis
devant ce paysage au parfum pourrissant, tout en guettant les rats...
et les éboueurs.
À 10 h, Bob alimente les rats du
quartier avec des cubes spécialement créés pour ces soi-disant
porteurs de la peste. « Oui, pour sûr, la peste va revenir »
peste Bob en sueur.
À 11 h, l'anxieux Bob, aux allures de
Serge lama se sent faiblir. « je suis malade » se dit-il.
« ces foutus bestioles rampantes, probablement des immigrées
clandestines, sont arrivées par le port pour nous massacrer
sournoisement ! ». Il appelle son docteur et décrit ses
symptômes, mais le toubib a d'autres chats à fouetter et ignore ce
paranoïaque hypocondriaque.
À midi, M. Dumlu, désespéré, se
défenestre ! Bing ! Boum, bada-boum ! Le vélo posé
contre le mur de sa maison, juste en dessous de la fenêtre, reçoit
ce grand corps, plutôt maigre, entre la selle et le guidon.
« Heureusement qu'il habite au rez-de-chaussé ! Il
m'aurait pété quelques rayons, sinon. » se dit la bicyclette
qui est bien plus intellectuelle qu'on ne le suppose.
À cet instant, une douzaine de rats
sautent des poubelles et dans cette fuite courageuse on entend Robert
les insulter avec un langage imagé et haineux.
À 13 h, il regarde avec stupeur
quelques insectes se faisant la course autour de son corps voûté et
rougi. Les microbes, les virus peuvent se loger sur ses poils. Pour
éviter tout risque, il s'épile de haut en bas et de droite à
gauche. Il jette ensuite le tout dans la poubelle communautaire d'où
sort un rat solitaire. Il le chasse avec une poêle, sans se rendre
compte qu'il est à poil. Manqué, raté ! Les rongeurs lancent
des rires narquois.
À 14 h, son réveil sonne. Il est tout
déprimé et n'a pas la force de rappeler son médecin. Les rougeurs
couvrent de plus en plus son corps. La peau est très irritée. Il
découvre aussi une nouvelle ride lorsqu'il se pose devant son
miroir. Il vieillit vite et les petites crottes des rongeurs le
désespère. Cinq minutes plus tard, il découvre deux nouvelles
rides sur son front et une autre entre ses fesses.
À 15 h, M. Robert Dumlu est allongé,
nu comme un vers et rouge comme un bolchevique. On l'entend gémir :
« Je suis empesté !
Je suis seul et abandonné !
Je suis un roi déchu !
Je sue de la suie !
Je suis mais ne serais plus dans une
heure !
Les doc sont des tueurs semblables aux
rats !
Je suis mourant !
Je suis mou...
mmm... »
15 h 12, le raton bastonneur n'est plus.
(Rolland Pauzin)
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Elle
Le matin, elle arrive de son monde,
elle cherche LE micro. On dirait d'elle, trois pots de
fleurs superposés sur deux échasses en déséquilibre
ou encore trois pneus de différentes dimensions
plantés sur deux cannes. La tête posée sur le tout. Par pureté
d'âme et aussi pour ne vexer personne, nous l’appellerons ELLE.
Son activité principale est: « SANS » et son activité
obsessionnelle est : « l'année prochaine »..
Elle n'aime pas bouger et n'accepte de
le faire que pour installer son coin repos : boissons
lunettes, bouquin, coussin, couverture. Elle a déjà
planifié tout son agenda, elle ne le regarde qu'une fois le matin.
De toute façon, elle ne programme qu'une activité par jour, Elle a
besoin de repos.
(Christian Duvoy et Brigitte)
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