la tempête Sandy New York 2012 |
Atelier du 16 novembre 2012
A - Choisir un chiffre de 2 à 16
B – Choisir un ordre pour les 3 premiers chiffres : 123
ou 132 ou 231 ou 213 ou 312 ou 321
C – choisir avancer ou reculer
(ces choix qui devront être différents pour chaque personne
formeront la règle à utiliser)
Construire un texte sur un tremblement de terre ou une
catastrophe de ce genre : tsunami, éruption d’un volcan, tornade, acte
terroriste comme celui du 11 septembre 2011 etc… à partir de :
Ville de Tahar Ben Jelloun
A New York - Léopold Sédar Senghor
Ville de Tahar Ben Jelloun
A New York - Léopold Sédar Senghor
En utilisant uniquement le vocabulaire employé dans les 3
poèmes suivant
(cad tous les noms, verbes, adjectifs utilisés devront
appartenir à ces 3 poèmes)
Mais on ne peut pas utiliser plus de 2 mots (cad nom, verbe,
adjectif) d’une même ligne
Et chaque phrase/vers doit contenir des mots des 3 poèmes.
Chaque phrase ou vers aura donc de 3 à 6 mots (+les mots de liaisons bien sûr
qui ne seront pas des noms, verbes ou adjectifs)
Se définir une règle fixe du type :
Je commence tous mes vers avec le(s) mot(s) du poème numéro
2
Puis ceux du poème 3 puis du poème 1 (ce n’est qu’un exemple
à vous de vous construire la règle)
Admettons qu’on commence au vers 7 du poème 2 ensuite on
prendra le vers 7-1 du poème 3 puis le vers 7+1 du poème 1 (ce n’est qu’un
exemple à vous de construire VOTRE règle)
Et ainsi de suite.
On progressera en se donnant la règle de prendre le vers
suivant ou le vers précédent du poème qui commence chaque vers mais il faut
toujours choisir d’aller dans le même sens.
Choisissez un titre tout à fait librement après avoir écrit
votre texte.
A. Ville" de Tahar Ben Jelloun - Paris, le 11
novembre 2005
1 Il ne suffit pas d'un tas de maisons pour faire une ville
2 Il faut des visages et des cerises
3 Des hirondelles bleues et des danseuses frêles
4 Un écran et des images qui racontent des histoires
5 Il n'est de ruines qu'un ciel mâché par des nuages
6 Une avenue et des aigles peints sur les arbres
7 Des pierres et des statues qui traquent la lumière
8 Et un cirque qui perd ses musiciens
9 Des orfèvres retiennent le printemps dans des mains en
cristal
10 Sur le sol des empreintes d'un temps sans cruauté
11 Une nappe et des syllabes déposées par le jus d'une
grenade
12 C'est le soleil qui s'ennuie et des hommes qui boivent
13 Une ville est une énigme leurrée par les miroirs
14 Des jardins de papier et des sources d'eau sans âme
15 Seules les femmes romantiques le savent
16 Elles s'habillent de lumière et de songe
17 Métallique et hautaine,
18 La ville secoue sa mémoire
19 En tombent des livres et des sarcasmes, des rumeurs et
des rires
20 Et nous la traversons comme si nous étions éternels.
B. A New
York (Extrait de A New York - Léopold Sédar Senghor)
1
New York ! D'abord j'ai été confondu par ta beauté, ces grandes filles d'or aux
jambes longues.
2 Si timide d'abord devant tes yeux de métal bleu, ton
sourire de givre
3 Si timide. Et l'angoisse au fond des rues à gratte-ciel
4 Levant des yeux de chouette parmi l'éclipse du soleil.
5 Sulfureuse ta lumière et les fûts livides, dont les
têtes foudroient le ciel
6
Les gratte-ciel qui défient les cyclones sur leurs muscles d'acier et leur peau
patinée de pierres.
7 Mais quinze jours sur les trottoirs chauves de Manhattan
8 – C'est au bout de la troisième semaine que vous saisit
la fièvre en un bond de jaguar
9 Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux
de l'air
10 Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des
terrasses.
11 Pas un rire d'enfant en fleur, sa main dans ma main
fraîche
12
Pas un sein maternel, des jambes de nylon. Des jambes et des seins sans sueur
ni odeur.
13 Pas un mot tendre en l'absence de lèvres, rien que des cœurs artificiels payés en monnaie forte
14 Et pas un livre où lire la sagesse. La palette du
peintre fleurit des cristaux de corail.
15 Nuits d'insomnie ô nuits de Manhattan ! si agitées de
feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides
16 Et que les eaux obscures charrient des amours
hygiéniques, tels des fleuves en crue des cadavres d'enfants.
Une tempête de Victor Hugo.
1 Une tempête
2 Approchait, et je vis, en relevant la tête,
3 Un grand nuage obscur posé sur
l'horizon ;
4 Aucun tonnerre encor ne grondait ; le gazon
5 Frissonnait près de moi ; les
branches tremblaient toutes,
6 Et des passants lointains se hâtaient sur les routes.
7 Cependant le nuage au flanc vitreux et roux
8 Grandissait, comme un mont qui marcherait vers nous.
9 On voyait dans des prés s'effarer les cavales,
10 Et les troupeaux bêlants fuyaient. Par intervalles,
11 Terreur des bois profonds, des champs silencieux,
12 Emplissant tout à coup tout un côté des cieux,
13 Une lueur sinistre, effrayante, inconnue ;
14 D'un sourd reflet de cuivre illuminait la nue,
15 Et passait, comme si, sous le souffle de Dieu,
16 De grands poissons de flamme aux écailles de feu,
17 Vastes formes dans l'ombre au hasard remuées,
18 En ce sombre océan de brume et de nuées
19 Nageaient, et dans les flots du lourd nuage noir
20 Se laissaient par instants vaguement entrevoir !
Victor Hugo.
Étape II
Quand vous aurez votre texte de 12 à 15 vers on passera à la
deuxième étape qui consiste à choisir des formats différents pour les mots ou
les lettres et à les disposer en donnant une impression de chaos recouvrant
toute la page. On enlèvera toute ponctuation.
Exemple :
Le cataclysme (
Rolland Pauzin)
Un tas de maisons
sous le métal
bleu
obscur de l'horizon
Des
visages
L'angoisse
du gratte-ciel par le tonnerre
gronde
Des hirondelles frêles aux yeux de
CHOUETTE frissonnent
sur leur branche
L’image sulfureuse foudroie les
passants qui se hâtaient
Ciel mâché par des cyclones de pierres
Flanc
vitreux
Une avenue d’arbres et de trottoirs
chauves
marche vers nous.
Des statues traquent le jaguar effaré
un cirque comme un puits d' air bêlant fuit
Au printemps
des mains
des mains
sous les cendres des terrasses profondes
et silencieuses
et des empreintes d’enfants en fleur
Emplissent
tout à coup
Une nappe grenade
Les jambes
et les seins d’une sinistre inconnue boivent
en l'absence de lèvres
un reflet de cuivre.
Énigme des miroirs
Des cristaux de corail passent comme un souffle
Des
sources de papiers
et de feux
follets
aux
écailles
de
femmes
charrient des cadavres dans l'ombre remuée
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