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| Salvador Dali - la métamorphose de Narcisse | 
Atelier 14 décembre 2012
1 - Consigne : choisir une qualité et un défaut d’un
être humain : généreux, souple, élégant… méchant… (au moins 5 lettres)
Ensuite disposer les lettre de l’adjectif choisi (1 des 2)
verticalement et puis écrire une phrase suivant chacune de ses lettres de façon
à décrire sa maison ou ses vêtements ou sa voiture ou autre chose dont il est
le propriétaire. Sans jamais employer cet adjectif (ou même un mot de la même
famille) mais le lecteur doit comprendre qu’effectivement cette description
correspond bien à cette qualité/défaut.
Exemple :
Beaucoup
d’hommes sont méchants, bagarreurs, violents, sournois mais Pierre lui, est
l’opposé de tout ça 
On s’en rend compte quand il vous sourit, vous offre un
cadeau, vous console.
Nuire aux autres, il ne saurait le faire.
2 - Consigne : réécrire le texte de Dali en ne gardant
que les voyelles dans l’ordre initial et en changeant librement les consonnes.
Un amant dans l’or miré admire l’esprit ivre de sa mine,
Le reflet dure. Il 
voit l’os d’un  mutant.
Un grand front rongé attire vers  l’avant les hivers passés.
Amant où est gravé l’éthéré? 
Y vois-tu l’être mort ? 
Feins-tu d’arrêter l’arc temps ?
Tu opposes le vécu du gras membre à l’ordre ravi.
Quand l’anatomie
claire et divine de Narcisse
 se penche sur le miroir obscur du lac,
quand son torse blanc plié en avant
 se fige, glacé,
 dans la courbe argentée et hypnotique de son
désir,
 quand le temps passe
 sur l’horloge des fleurs du sable de sa propre
chair,
Narcisse s’anéantit dans le vertige cosmique
 au plus profond
duquel chante
 la sirène froide et
dionysiaque de sa propre image.
 Le corps de Narcisse
se vide et se perd
 dans l’abîme de son
reflet,
 comme le sablier que
l’on ne retournera pas.
Narcisse, tu perds ton corps,
 emporté et confondu
par le reflet millénaire de ta disparition,
 ton corps frappé de
mort
 descend vers le
précipice des topazes aux épaves jaunes de l’amour,
 ton corps blanc,
englouti,
 suit la pente du
torrent férocement minéral
 des pierreries noires
aux parfums âcres,
 ton corps…
 jusqu’aux embouchures
mates de la nuit
 au bord desquelles
 étincelle déjà
 toute l’argenterie
rouge
 des aubes aux veines
brisées dans « les débarcadères du sang ».
Narcisse,
 comprends-tu ?
 La symétrie, hypnose
divine de la géométrie de l’esprit, comble déjà ta tête de ce sommeil
inguérissable, végétal, atavique et lent
 qui dessèche la
cervelle
 dans la substance
parcheminée
 du noyau de ta proche
métamorphose.
La semence de ta tête vient de tomber dans l’eau.
 L’homme retourne au végétal
 et les dieux
 par le sommeil lourd
de la fatigue
 par l’hypnose
transparente de leurs passions.
 Narcisse, tu es si
immobile
 que l’on croirait que
tu dors.
 S’il s’agissait
d’Hercule rugueux et brun,
 on dirait : il dort
comme un tronc
 dans la posture
 d’un chêne herculéen.
 Mais toi, Narcisse,
 formé de timides
éclosions parfumées d’adolescence transparente,
 tu dors comme une
fleur d’eau.
 Voilà que le grand
mystère approche,
 que la grande
métamorphose va avoir lieu.
Narcisse, dans son immobilité, absorbé par son reflet avec
la lenteur digestive des plantes carnivores, devient invisible.
Il ne reste de lui
 que l’ovale
hallucinant de blancheur de sa tête,
 sa tête de nouveau
plus tendre,
 sa tête, chrysalide
d’arrière-pensées biologiques,
 sa tête soutenue au
bout des doigts de l’eau,
 au bout des doigts,
 de la main insensée,
 de la main terrible,
 de la main
coprophagique,
 de la main mortelle
 de son propre reflet.
 Quand cette tête se
fendra
 Quand cette tête se
craquellera,
 Quand cette tête
éclatera,
 ce sera la fleur,
 le nouveau Narcisse,
 Gala – mon narcisse
***
Référence : Homovocalisme voir l'exemple de Jacques Bens
Au clair de la lune
Mon ami Pierrot
Prête-moi ta plume
Pour écrire un mot
Au train de nature
Nos amitiés d'or
Quel émoi s'allume
Douce brise union.
TABLEAU : la métamorphose de Narcisse (de Salvador Dali)
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
















