Le fennec et le len-de-lel transcrit du Renard et des raisins de La Fontaine |
Atelier du
22 février 2013
Consigne : réécrire la fable de
La Fontaine : LE RENARD ET LES RAISINS
sous la forme d'un mono-vocalisme en
« e » (c.a.d. sans a,i,o,u,y)
même histoire, même nombre de vers
rimés … et si possible des vers isométriques.
Le fennec et le len-de-l'el1
Cette femelle de fennec,
Desséchée, le ventre en échec,
repère les len-de-lel, de sept mètres
élevés ; elle ne dépend ces
spectres,
et ne becte. C'est bête... et c'est de
l'excellent !
Elle peste, vexée d'être désespérée :
« Ce mets très vert, est des
benêts, l'enflée denrée. »
Et de tels débectés émettent ce
relent.
(Rolland Pauzin a légèrement
modifié les deux premiers jets écrits en 90 minutes
et proposés par Brigitte et
Christian Duvoy avec la participation de Florent C.
pour que les vers rimant entre eux
soient isométriques)
Les deux premiers jets :
Cette femelle fennec
Desséchée, le ventre en échec
Repère le len-de-lel, élevé de sept
mètres
Vexée, elle ne le prend ce spectre.
C'est bête, c'est de l'excellent !
Stressée de ne le prendre, elle
peste :
« C'est très vert, c'est des
mets de benêts lents,
Et les pelés de l'est s'en
délectent. »
(proposé par Christian Duvoy)
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Cette femelle fennec
Desséchée, le ventre en échec
Repère le len-de-lel, ne le becte
Ce mets élevé de sept mètres et
c'est bête
C'est de l'excellente denrée
Et elle peste, désespérée :
« Ce dessert est extrêmement vert, c'est
l'excrément des benêts
Les bêtes des sentes s'en servent
d’entremets. »
(proposé par Brigitte)
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1Le
len-de-lel (aussi écrit lendelel) est un cépage de la région de
Gaillac.
C'est un raisin blanc. Le nom vient de
l'occitan et signifie : « Loin de l’œil »
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Référence :
LE RENARD ET LES RAISINS (*) Jean de La
Fontaine (publié en 1668)
Certain Renard gascon, d'autres disent
normand,
Mourant presque de faim, vit au haut
d'une treille
Des raisins mûrs apparemment
(1),
Et couverts d'une peau
vermeille.
Le Galand (2) en eut fait volontiers un
repas ;
Mais comme il n'y pouvait point
atteindre :
Ils sont trop verts, dit-il, et bons
pour des goujats.
Fit-il pas mieux que de se
plaindre?
(*) Sources : Ésope (recueil Nevelet)
et Phèdre (recueil Sacy) où la maxime était : "Le glorieux
méprise ce qu'il ne peut avoir" !
(1) manifestement, de façon apparente
et conforme
à la réalité.
(2) coquin, rusé
Autres versions de cette fable :
Benserade : Le Renard et les
raisins.
Les plaisirs coûtent cher ! et qui les
a tous purs ?
De gros raisins pendaient ; ils étaient
beaux à peindre,
Et le renard n'y pouvant pas atteindre,
Ils ne sont pas, dit−il, encore mûrs.
Ce renard, dans le fond, était au
désespoir.
On croit qu'il dit après, avec plus de
franchise :
Les raisins étaient mûrs ; mais
toujours l'on méprise
Ce qu'on ne peut avoir.
(Benserade – fables d'Ésope en
quatrains 1678)
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Charles Perrault (1628- 1703)
traduction des fables de Faeme
Le Renard et les Raisins.
Un Renard ne pouvant atteindre aux
Raisins d'une treille, dit qu'ils n'étaient pas mûrs, et qu'il n'en
voulait point.
Quand d'une charmante beauté,
Un galant fait le dégoûté,
Il a beau dire, il a beau feindre,
C'est qu'il n'y peut atteindre.
Charles Perrault (1699) traduction des
fables de Faeme
origine : Fables d’Ésope -
Traduction d’Émile Chambry - fable 32
LE RENARD ET LES RAISINS
Un renard affamé, voyant des grappes
de raisin pendre à une treille, voulut les attraper ; mais ne
pouvant y parvenir, il s’éloigna en se disant à lui-même : «
C’est du verjus. »
Pareillement certains hommes, ne
pouvant mener à bien leurs affaires, à cause de leur incapacité,
en accusent les circonstances.
Fables d’Ésope - Traduction d’Émile
Chambry ( traducteur du grec ancien , 1864 – 1938)
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Traduction des fables d’Ésope
réécrites en latin par Phèdre et traduite en français par Ernest
Panckoucke, 1834
Livre IV FABULA III : VULPIS ET
UVA (Phèdre 15 av. J.-C. à 50 de notre ère )
Famæ coacta vulpes alta in vinea
Uvam adpetebat, summis saliens viribus.
Quam tangere ut non potuit, discedens
ait:
Nondum matura es; nolo acerbam sumere.
Qui, facere quæ non possunt, verbis
elevant,
Adscribere hoc debebunt exemplum sibi.
FABLE III. Livre IV : LE RENARD
ET LES RAISINS. (Panckoucke)
CERTAIN Renard, mourant de faim,
convoitait des raisins qui pendaient d'une treille élevée. Il sauta
de toute ses forces, mais il n'y put atteindre. « Ils ne sont pas
mûrs, et je ne veux pas les cueillir pendant qu'ils sont verts, »
dit-il en s'en allant.
CEUX qui méprisent ce qui est au
dessus de leur portée, doivent prendre cet exemple pour eux.