Gif Atelier


L'atelier d'écriture de Gardanne se déroule au siège de l'AAI, 35 Rue Borely, 13120 Gardanne
chaque vendredi de 14h à 16h.
Pour contacter l'AAI utiliser l'adresse e-mail : aai.esj@wanadoo.fr ) ou téléphoner au 0442515299

L'atelier d'écriture de la Méjanes d'Aix se déroule chaque jeudi de 10h à 12h à la Mareschale, 27 avenue de Tübingen 13090 Aix-en-Provence (TEL : 04.42.59.19.71 - e-mail Ecrits.Alaai@gmail.com ) et aussi le premier lundi du mois (même heure, même lieu).

L'animation ci -dessous représente l'aspect avant tout ludique de cet atelier gratuit ouvert à tous. Du rire et de la légèreté...

dimanche 30 septembre 2012

Je me souviens que Reda Caire ... et oui souvenirs souvenirs


Textes à lire :

Je me souviens écrit par Georges Perec





1  Je me souviens que Reda Caire est passé en attraction au cinéma de la porte de Saint-Cloud

2  Je me souviens que mon oncle avait une 11 CV immatriculée 7070 RL 2.

3  Je me souviens du cinéma Les Agriculteurs, et des fauteuils club du Caméra,
et des sièges à deux places du Panthéon.

4  Je me souviens de Lester Young au Club Saint-Germain; il portait un complet de soie bleu avec une doublure de soie rouge.

5  Je me souviens de Ronconi, de Brambilla et de Jésus Moujica; et de Zaaf, l'éternel "lanterne rouge".

6 Je me souviens qu'Art Tatum appela un morceau Sweet Lorraine parce qu'il avait été en Lorraine pendant la guerre de 14-18.

vendredi 28 septembre 2012

autobiographie fictive à travers le regard d'une célébrité


Ma vie avec le docteur Lacan


"Un livre est l'autobiographie
de son titre et comme tel, la narration
d'une singularité", Fin de citation.

1.
A vingt ans je découvris très belle une amie d'enfance. Je l'aimai. Elle s'appelait Sylvia.

2.
Son père était Paul Bénichou. Sa mère, Gina, était née Labin.

3.
Nous allâmes un jour voir un film de Jean Renoir. Le crime de Monsieur Lange. J'appris que l'actrice principale avait été amie très proche de Gina Labin-Bénichou. Son nom était Sylvia Bataille.

4.
Je me rappelle que Paul Bénichou, toujours d'une élégance irréprochable, parla plusieurs fois, en ces temps anciens, des gilets colorés que portait, en leur commune jeunesse, son ami Lacan. Il me semble que c'était avec une discrète ironie.

5.
Nous eûmes une fille, dont le prénom fut Laurence : Laure est un prénom provençal, le prénom de la cousine de mon père, qui vivait à Saint-Jean du Var ; un prénom de poésie. Par ailleurs Laurence Bataille était la fille de Sylvia Bataille.

6.
En 1961, après le suicide de mon frère j'étais, militaire rapatrié médical du Sahara, au pavillon des isolés de l'hôpital du Val-de-Grâce. Le docteur Lacan accepta la responsabilité de ma sortie, et de mon retour dans mes foyers. Il me reçut une heure chez lui. Je ne me souviens que de silence.

7.
En 1965 probablement, en compagnie d'un de mes amis d'alors, le mathématicien Philippe Courrèges, je lus et essayai de comprendre le Séminaire sur la lettre volée.

8.
Un jour, à la fin de 1968 je crois, je reçus un coup de téléphone. Je décrochai et entendis une voix dire : "C'est moi". Il y eut un nouveau silence. "Ici Lacan" (je ne suis pas sûr des ces mots-là, mais je suis certain des deux premiers), "il faut que nous nous voyions."

9.
Nous prîmes donc rendez-vous ; je vins le chercher chez lui, rue de Lille ; nous avons marché dans la rue ; mais il ne m'a pas dit pourquoi il m'avait convoqué.

10.
Ainsi, nous nous étions rencontrés deux fois.

11.
Je ne l'ai jamais revu.



Jacques Roubaud, édition l’attente, 2004.

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Commencé aujourd'hui ce journal : désireux que je suis de noter mes toutes premières impressions.
Désagréables.
Le lait chaud comme ils appellent ça, c'est dégoûtant ; ça ne vaut pas le liquide amniotique.
On m'a lavé  et me voici encore tout aveugle dans mon berceau. C'est très intéressant.
Dormi vingt heures. Pleuré quatre. Décidément, je ne me fais pas au lait chaud.
J'ai fait aussi : dans mes langes.
Papa dit que je serai écrivain. Il me prit dans ses bras, mais il faillit me laisser tomber. La nurse l'a disputé ; c'est elle qui me saupoudre les génitoires avec de la poudre de talc.
Pleuré. Dormi.
Dormi. Pleuré.
Je commence à m'habituer au lait chaud, que je ne trouve point si désagréable . Lu Iphigénie.
Suivi un doigt dans l'espace : c'est une expérience, car j'ouvre maintenant les yeux.
Relu Iphigénie.
Je reprends ce journal après soixante-quatorze ans d'interruption. Je suis bien fatigué.

Dormi, pleuré  de Raymond Queneau, Le Castor Astral, 1996

Consigne :

  1. écrire 5 phrases commençant par « je me souviens de » suivi du nom d’une personne connue.
  2. Passer la feuille à son voisin de gauche qui va choisir une de ces 5 phrases
  3. Reprendre sa feuille et écrire sur 8 pages A6 des souvenirs fictifs mais à l’apparence autobiographique, tout en utilisant le personnage de sa phrase choisie par le voisin.


Les textes crées :

Camille Claudel, L'âge mûr (Musée d'Orsay, Paris, 1899)

  1. « Je hais Auguste, il me vole mon art comme si je le lui devais. »
  2. Je suggère à Camille de se détacher de lui mais elle l’aime trop
  3. Elle me dit qu’elle préfère être dépossédée de ses œuvres plutôt que de ne plus être sa maîtresse.
  4. Je ne peux pas accepter ce choix et lui dit qu’Auguste est égoïste, nombriliste, manipulateur.
  5. Elle me dit que je me trompe et qu’il l’aime sans le montrer.
  6. Je lui dis qu’elle se voile la face, que je suis en colère contre lui, mais c’est sa vie et c’était son destin. Elle l’a accepté.
  7. Elle me dit que j’ai trop influé consciemment sur les évènements dans ma propre vie.
  8. Je luis dis que je le réalise maintenant et qu’elle a raison, on ne doit pas se mentir à soi-même et aller contre ce qui est écrit.

 (auteur anonyme)

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Le et la vie

Tout ce que vous voulez savoir sur le sexe, la vie et le vit (Woody Allen)





Je me souviens quand à 30ans je m’allongeais sur le divan de Woody Allen,
le psy si branché sur le sexe que cela en devenait amusant.
Je lui racontais mes déboires amoureux. Lui écoutait.

À Trois ans, mon amie Sophie, qui n’était pas sage, m’avait mordu la langue.
J’en conclut qu’elle voulait manger de la langue de bœuf
et donc en bon sophiste que je suis : j’étais un bœuf !

À trente-cinq ans, je me retrouvais avec des poulets qui me parlaient de bœuf aux carottes.
En bon sophiste j’en conclut que j’étais roux comme un poil de carotte.
Pourtant le miroir me renvoyait l’image d’un brun !

J’étais donc Monsieur Brun quand Woody Allen me demanda mon nom.
Mais il partit dans une analyse judéo-judéante qui me faisait monter une vache dans un rodéo.
Le genre d’image débile qui amuse tous les new-yorkais et les Woody !

À cinquante ans, je revis Woody qui semblait perdu en sortant de l’hôtel Shelbourne au centre de Dublin.
Je voulus l’aider en lui demandant ce qu’il avait appris sur le sexe …
Mais il était sourd !

Pas un mot.
Pas une lettre.
Pas un point !

Je me replonge à nouveau dans mon passé.
À 15 ans j’ai adoré Annie Hall qui sortait des mains de Woody.
Je la voulais sur mes genoux !

Catastrophe !
Voilà-t-y pas que je me suis retrouvé avec un Woody sur mes cuisses !
Bon, je passe l’épisode sous silence.

C’est seulement à 37ans que j’ai surmonté cette douloureuse expérience.
Je m’étais rasé de près et la femme de Woody me caressait.
J’étais au pays du rêve et je parlais anglais.

À trente-huit ans j’ai voulu revoir Woody mais je me suis retrouvé avec Zelig qui se prenait pour Woody.
Il me filmait et moi je ne réalisais pas qui j’étais.
En fait, j’étais perdu…

… perdu jusqu’au jour où je me suis retrouvé à 45 ans.
Malheureusement, j’étais au fond du trou, je broyais du noir  
et Woody, très politiquement correct, me dit : « Ici, aux USA, il est interdit de broyer du black ! »
Je n’en dormis plus de la nuit !

Deux ans plus tard je revins le voir en lui rappelant que j’étais Brun
et donc ne pouvais pas être raciste envers les noirs !
Il me comprit et m’autorisa à re-broyer du noir !

De 45ans à nos jours j’ai mangé de la soupe à la grimace
chaque fois que j’ai revu les photos de Zelig et les films de Woody.
De 45 ans à nos jours j’ai bu du rhum brun et du rhum roux.

2012. Je suis mort.
L’alcoolisme m’a tué.
Woody m’a tué.
Omar est innocent et cela l’amuse.

2012. L’enfer ou le paradis ?
Dieu me pose la question.
Je réponds en bon sophiste et ma réponse m’envoie en enfer.

Comme vous voyez, il ne faut jamais rencontrer Woody
ou vous allez finir chez Satan, comme moi..
Triste ce Woody, non ?

Signé M. Brun (né le 29 février 1955 – mort de Rhum à Tismes)

(Traduit de l’inuit par Rolland Pauzin)

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Noël ! 
Impérissable
Divertissement 
D'
Avant  !
Idée
Géniale
Longuement
Étudiée !
                 ( N I D . D A I G L E )

L'avantage du père noël c'est que chaque année il revient.

La 1° fois c'était à Fayl-billot, je ne voulais pas dormir, mais au petit matin il était passé, les jouets étaient sous le sapin.
Après c'était à Vientiane, il descendait d'hélicoptère, j'étais en short il faisait chaud, lui devait avoir très chaud!


Ensuite c'était à Langres pour le noël de la classe ,mais là je l'avais démasqué !
Après c'était chez les beaux-parents à Épernay. Je faisais le père noël.
Ensuite se fût à Laval, je jouais le personnage avec des cousins, les enfants étaient contents. Nadine a annoncé qu'elle était enceinte, surprise.
Et puis après c'était en bourgogne du côté de Gevrey-Chambertin entre copains copines, j'avais caché les cigarettes de "Nesibe" elle était prête à faire 100 km pour en acheter quand je les lui ai rendues elle m'a « tué » du regard .
Puis la fois à Troyes avec des amis on faisait en même temps mes 40 ans, souvenir pas impérissable!!!!
Une fois c'était à Dijon nuit agitée, retour incertain, période difficile .
Plus récemment à Langres ça correspond en plus avec l'anniversaire de ma mère .
Il y a 3 ans c'était à Bandol, noël difficile mais c'était obligé.
Une des dernières fois c'était à côté de Chaumont, on faisait aussi les 80 ans de ma mère, il faisait froid, ambiance très "space".
Voilà, il y en a eu d 'autres bien sûr, mais ces souvenirs sont espacé dans le temps et de plus il y a des périodes que l'on préfère oublier.

(Ch. Duvoy)

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Être Coluche


Par Michel Alix

                                    Il y avait une fois un mec… Vous l’avez entendue ?

Gallimare ã2012. Collection Gallimare-en-a-mare.
Tous droits réservés pour tout pays en toutes conditions et à tout jamais.


                                                                        1

Il m’a demandé une fois : « Sais-tu pourquoi tu es Michel et moi je suis Coluche ? »

J’ai répondu : « Non.»

Et puis j’ai réfléchi. Il semblait me rappeler, avant ma naissance, d’attendre en file pour une distribution d’identités. Je le lui ai dit. Il m’a regardé gravement de son air de paysan déluré, puis sans rien ajouter, fit ronfler sa moto plusieurs fois et déguerpit.

                                                                        2
J’ai rencontré Coluche un soir de pluie sur une route d’Italie. Il faisait de l’auto-stop avec sa copine de l’époque, Margarita Pontevecchio, une ex-actrice porno. Pour aguicher les voitures, elle se déshabillait allégrement pendant que Coluche courrait derrière elle avec les valises et les vêtements délaissés. C’était une scène de burlesque toute sortie d’un filme de Fellini.

Je ralentis ma trois chevaux et klaxonnai pour indiquer qu’ils avaient trouvé un preneur. Margarita était presque nue et Coluche boitait, alourdi par les habits et les bagages.

« Vous allez à Paris ? » il demanda, féroce.

« Non, Strasbourg. »

« Ça  marche ! »

 Il claqua la portière en montant et s’affaissa sur le siège du mort. La Pontevecchia se rhabillait tranquillement à l’arrière et nous alluma des cigarettes (les miennes). Dehors la pluie tapotait sur la capote de la caisse avec un rythme de batteur de jazz saoul. 

Coluche se mit à improviser son monologue comique : « Il y avait une fois un mec… Vous l’avez entendue ? Oui ? Non ? » Et la route disparaissait sous nos roues comme les nuages sous le parcours d’un tapis volant.






                                                                        3

Quinze années plus tard, il était mourrant, fracassé, plié en accordéon sous les pneus d’un gros camion. Il tournait ses grands yeux vides vers moi en essayant de me dire quelque chose – quelque chose d’important. Et je me forçais par la concentration à réduire la cacophonie des sirènes des ambulances et des klaxons de la police. Finalement, il approcha sa bouche de mon oreille.

« Il y avait une fois un mec. Tu l’as entendu ? Tu la connais ?» 

                                                                        FIN

                                                                       







samedi 22 septembre 2012

Les raisons du Choix d'un livre


Vendredi 21 septembre :

La consigne :
Choisir un livre dans le coin bibliothèque de l’AAI puis écrire sur les raisons de ce choix en commençant par une phrase du type :
Me voilà avec « titre du livre » dans les mains. Mais pourquoi ai-je choisi ce livre ?

(Des pages de lecture sur le rapport entre le livre, les premières lectures  et des auteurs célèbres étaient disposées sur la table de travail pour donner des idées)

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Me voilà avec « tu leur diras… » dans les mains. Mais pourquoi ai-je choisi ce livre ?
Je l’ai choisi parce qu’il était caché derrière une autre rangée de livres et qu’il a attiré mon regard.
Il invoque le souvenir de Jacques Brel.
Il est en bon état.
Il est agrémenté d’une belle photo de Brel et sa compagne.
Il invoque l’histoire d’amour entre Brel et Maddly Bamy et sa passion pour la navigation et pour le pilotage de son avion ainsi que son amour pour les îles Marquises.

(Florent C.)
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The grapes of wrath de John Steinbeck

Me voilà avec les raisins de la colère de Steinbeck mais pourquoi ai-je choisi ce livre ?
D’abord le titre m’est connu, je ne l’ai jamais lu pourtant cela me parle :

En premier je suis en colère en ce moment.
En 2ème Les raisins, on est en période des vendanges.
En 3ème Il était devant la pile et à ma hauteur.
En 4éme Il est un peu abîmé, il a dû beaucoup servir ! comme quelqu’un qui arrive à un âge avancé, beaucoup de mains l’ont touché, regardé, aimé ou détesté.
En 5ème je viens de le feuilleter, je vais le lire il a l’air de correspondre à mon état d’âme et à ma colère.

(Christian Duvoy)

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Livre autobiographique de Jacques Lanzmann

Me voilà avec le têtard. Mais pourquoi ai-je choisi ce livre ?
Non je ne l’ai pas choisi parce qu’il serait tout corné, tout jauni, tout auréolé. Ça c’est mon travail, le fruit de ma lecture. Les livres, je les aime propres, pour ensuite les maltraiter, moi.
Le têtard, le titre contient le nom du héros. De quelle aventure un têtard peut-il donc être un héros ? Je l’imagine tournant dans sa mare au fond d’un jardin. Palpitant. Un têtard qui serait un héros serait certainement un peu bizarre. Il lui aurait au moins poussé des pattes ou des ailes. Il sauterait de marre en marre et tomberait sur un os. Peut-être deviendrait-t-il papillon. Un roman initiatique, voilà ! c’est certainement çà.

(Zoéffine)

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Livre contenant plusieurs romans de Honoré Balzac

Pourquoi j’ai choisi ce livre.

Parce que j’ai insuffisamment lu les romans de Balzac. Le grand Balzac. Balzac que l’on cite par ici et par là comme s’il faisait jaillir une source de sagesse inépuisable. Honoré Balzac. Honoré ? Peut-on échouer avec un nom comme ça ? Chasteté ? Auguste ? Une des neuf muses de la vertu françaises ?
Honoré de Balzac. Soulignons le de.  Le de honorifique qui distingue ces gens bien nés. Et les gibiers de potence ou les corps à raccourcir.
Balzac au gros bidon de campagnard, à croire Rodin,  (Auguste. Mais sans de) qui faisait son portrait, son polaroïd style XIXéme . Qui le présente en chemise de nuit – encafeté,  insomniaque - puisant dans les noirceurs de la nuit les ébènes de l’âme.

( Michel René Alix)

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 Me voilà avec les animatueurs dans les mains. Mais pourquoi ai-je choisi ce livre ?

Parce que j’ai  trouvé le titre amusant. Je suis dans un atelier d’écriture dirigé par un animateur – j’espère qu’il ne va pas le tuer –
J’espère que lui ne sera pas mort par l’écriture comme l’auteur l’a été par la télévision.
L’auteur du livre paraît ne pas avoir vécu sa vie d’animateur paisiblement. C’était son métier, est-il toujours possible de vivre son métier paisiblement ?

Je n’ai pas vécu mon métier paisiblement, ou pas souvent. La peur de ne pas être à la hauteur m’a habitée souvent. J’étais infirmière, la mort planait au-dessus de moi, allait-elle frapper quelqu’un aujourd’hui ?

Je n’ai pas choisi ce métier mais je me dis parfois que même si je l’avais choisi (ou choisi un autre) une peur m’aurait habitée. J’ai besoin d'être reconnue dans ce que je fais. Ce n’était donc peut-être pas la mort qui m’effrayait ! mais depuis que j’ai admis que je ressentais une peur je n’arrive pas à l’identifier. Peur de quoi ? Voilà la question toujours présente aujourd’hui, bien que je ne travaille plus.
Disparaîtra-t-elle un jour ?

(auteur anonyme)

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Prix Goncourt 2010 - La carte et le territoire de Michel Houellebecq

Me voilà avec la Carte et le Territoire dans les mains. Mais pourquoi ai-je choisi ces feuilles empoussiérées ?
Évidemment mon premier regard s’est posé sur l’auteur : Houellebecq ! Un sacré mec ce Michel qui vivait comme moi en Irlande et pourtant… je n’ai pas beaucoup aimé ce que j’avais lu de lui. Sa poésie ? je l’ai détestée… mais le livre est beau, couleur crème comme un café, avec une belle affiche de « Rentrée littéraire ». Et puis ce titre me plaît.
Il y a du voyage, de la sueur, du rapport très terre à terre pour sûr.

Enfin vais-je lire plus de vingt pages ? vais-je pouvoir découvrir de nouvelles expressions assez politiquement incorrectes ?   
Je l’espère.

(Rolland Pauzin)

vendredi 7 septembre 2012

Le grand combat des gardannais


Atelier du  7 septembre 2012

A partir du poème "le grand combat" de Henri Michaux écrire un texte d'une vingtaine de lignes (poème sans rimes)
Utiliser :
-  des mots-valises,
-  des noms comme si ces noms étaient des verbes, (il le cuillère ! il le trombone ! il le trouille ! il le tournevis !...)
-  des néologismes
Utiliser des sons durs : des T des Tr des K des Kr Gr des D Dr des Pr des P …

Prendre le même sujet du combat ou un sujet similaire
Par exemple :
Se battre pour faire un plat (pour quelqu’un qui n’aime pas cuisiner ou qui est sous une grande pression…
Raconter la naissance du point de vue du nouveau-né qui se bat pour sortir du ventre et respirer l’air frais
Se battre contre le mal de mer et les vertiges dans un bateau secoué par la tempête
Etc.

La dernière ligne aura un sens plus philosophique ou simplement dira que la personne est vaincue ou...

Donner ensuite un titre dans un français plus compréhensible.

Rolland Pauzin

:



La naissance

Il tripafouille ! Il transicrawle ! il tournevisse dans le tunnel !
-   Allez, Allez ! scrime l’estrangle-femme devant le spot brutal.
Il s’escripatouille ! Il tréfaillit ! Il s’estricoince !
-   Allez, Allez ! scratchent les doigts sanguinolents de l’estrange-femme.
Il s’exaspire ! Il s’exatripe ! Il s’extirpe presque !
-   Allez, Allez ! Poussez plus ! Plus fort ! Plus fort !
Il se jette, se dépédresse, se braillacrie dans des mains froides
-   Aïe ! Aie ! Pincez-moi pas estrangulatore ! crie le nouveau-né dans son pleur étranger.

Sur le ventre d’une autre femme en pleur
Il se sent rejeté, rescindé, reciselé .
Il retripatouille ! il retransvercule ! il retirappelle !
-   Mon tuyau ? Rendez-moi mon tuyau !  
-   Allez ! Allez ! rentrons au chaud dans l’incubateur-prison petit bébé !

Avant, au chaud, il  était libre, sale estrangulaire !
Libre dans son bain ! Libre dans son noir reposant !
Libre de taper du pied ! Libre de boxer son ombre !
Pas de bracelet ! Pas de  pelages qui piquent !

-   Allez, Allez ! Renvoyez-moi dans le tunnel. Snif ! Snif !

Ainsi barjaqua le nouveau-né sans espoir de retour.

(Rolland Pauzin)

La naissance est le premier combat



                                                                       En attendant la sortie

Je le trapouille et le grapate ;
Je le kapahute et le dripugne ;
Je le krabote et le tapouille ;
Enfin, je le grapugne et le culbute.
L’agresseur mal-embouché mord la poussière.
Ouille! Ouille! Ouille!
Il perd ses dents;
Il perd son sang;
Il perd patience.
Aie! Aie! Aie!

Des combats, j’en ai connu!
Le plus dur fut déclenché par l’agression de mes enfants!
Ce salaud va devoir payer!
Boom! Boom! Boom!
Je n’attends que sa sortie!
(Florent C.)

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mardi 4 septembre 2012

écrire un texte dans le style du "combat" de Henri Michaux


Atelier du  7 septembre 2012

«Le Grand Combat» de Henri Michaux

Il l'emparouille et l'endosque contre terre ;
Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle ;
Il le pratèle et le libucque et lui barufle les ouillais ;
Il le tocarde et le marmine,    
Le manage rape à ri et ripe à ra.
Enfin il l'écorcobalisse.
L'autre hésite, s'espudrine, se défaisse, se torse et se ruine.
C'en sera bientôt fini de lui ;
Il se reprise et s'emmargine...mais en vain.
Le cerceau tombe qui a tant roulé.
Abrah ! Abrah ! Abrah !
Le pied a failli !
Le bras a cassé !
Le sang a coulé !
Fouille, fouille, fouille,
Dans la marmite de son ventre est un grand secret
Mégères alentour qui pleurez dans vos mouchoirs ;
On s'étonne, on s'étonne, on s'étonne
Et on vous regarde
On cherche aussi, nous autres, le Grand Secret.
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Henri Michaux - autoportrait fait "dans les plis"
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Consigne:

Ecrire un texte de 20 lignes (poème sans rimes)
Utiliser des mots-valises,
des noms comme si ces noms étaient des verbes, (il le cuillère ! il le trombone ! il le trouille ! il le tournevisse !...)
des néologismes

Utiliser des sons durs : des T des Tr des K des Kr Gr des D Dr des Pr des P …
Prendre le même sujet du combat ou un sujet similaire
Par exemple :
Se battre pour faire un plat (pour quelqu’un qui n’aime pas cuisiner ou qui est sous une grande pression…)
Raconter la naissance du point de vue du nouveau-né qui se bat pour sortir du ventre et respirer l’air frais
Se battre contre le mal de mer et les vertiges dans un bateau secoué par la tempête
Etc.

écrire en utilisant le "IL" de Mchaux ou en reprenant le même mot tout au long du texte
par exemple : le marin, le foetus, le vieux schnock, le mec, la folle etc.      

La dernière ligne aura un sens plus philosophique ou simplement dira que la personne est vaincue.

Donner ensuite un titre dans un français plus compréhensible.

Rolland Pauzin

dimanche 26 août 2012

Exercices de style à la Queneau - version parler marseillais


Version : parler marseillais.

Une cagole, au capeù rouge, vadrouille plan-plan son chien-bordille, beaucoup rasé, devant un coupeur de baffis.
Une carriole, un ravan de l’an pèbre, se tanque au mitan de la rue, en sort un cabestron avec ses deux minots qui agantent le chien-bordille, lui filent une rouste et l’escagasse.
Le chien montre ses ratounes et rouscaille à mort tandis que les pitchouns, deux destrussis, se mettent à chialer.
La mère cabestron, une daubasse avec des cacarinettes dans la tête,  s’engatse, déparle et traite la nine d’ensuquée parce que de longue elle laisse s’escaper lou chin comme si c’était un chien des quais… 
Puis patin-couffin… et la cagole lâche lou chin qui s’esbigne et va s’escoundre tel un Tartarin derrière son tafanari.
(Rolland Pauzin)

Rappel du texte original traduit en « marseillais »:

Une femme, au chapeau rouge, promène son caniche rasé devant le salon de coiffure.
Une voiture s’arrête, en sort une femme avec ses deux enfants qui harcèlent le chien.
Le chien montre ses dents et aboie furieusement tandis que les enfants se mettent à pleurer.
La mère insulte cette dame qui ne maîtrise pas son chien.
En réponse, cette dame lâche le chien qui courageusement va se cacher derrière sa maîtresse.

vendredi 24 août 2012

Les madeleines de Proust et des gardannais...

Mon petit plaisir

J’ai un ami qui a une salle de concerts a Marseille où je me rends plusieurs fois par mois pour assister à des concerts de rock.
Mon plaisir est de manger des pois-chiches le jour des concerts pour pouvoir lâcher des gaz devant le gros ventilateur situer à l’entrée de la salle et regarder les gens qui grimacent écœurés par cette odeur nauséabonde qui me rappelle un peu l’odeur dégagé après avoir mangé les choux farcis que me faisait ma mère quand j’étais petit.
(Florent C)
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Mon souvenir d’enfance, voire d’ados .

Dans le jardin de mon grand-père, il y avait de tout, mais notamment  j’ ai un souvenir précis d’une tomate !....
C’était le matin,  pas trop tôt car en « Haut-Marne » les tomates arrivent  plutôt en août et septembre.
J’ai cueilli une tomate directement, je l’ ai passée sous l’ eau de la source qui était l’ alimentation du jardin  de la "coué".
La sensation était formidable, le goût  du fruit, la fraicheur  de l’ enveloppe et à l’intérieur c’était plus doux et sucré.
Ce n’ est pas grand-chose mais c’est à partir de là que je me suis mis à aimer vraiment les tomates alors qu’avant je n’aimais pas ça.
 Christian Duvoy


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Enfant assis - Altar Copan


La photo en noir et blanc


La photo en noir et blanc que je regarde montre un garçon de cinq ans assis sur une muraille de rochers qui contourne un arbre et sert de bordure à l’entrée pour voiture d’une maison privée de Nouvelle Angleterre. Le petit garçon lit un livre, en équilibre sur ses genoux : son premier livre. Plus tard dans la semaine il le finirait. Et il y en aurait d’autres, des centaines et des milliers, qui mèneront comme un tracé de fourmis de ce passé grisâtre au présent grisâtre.  

Il y avait de grosses fourmis noires (tout est plus grand aux Etats-Unis) qui furetaient parmi les bolides bruns et les grosses flaques de feuilles rouges et jaunes, les couleurs emblématiques  de l’été indien de Nouvelle Angleterre. Ce livre devait être « le magicien d’oz » et je m’étonnais qu’il ne soit pas la copie conforme du film du même nom.

(Michel Alix)

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Délicieux mets d'Hélène

De temps en temps, je me fais ce plaisir de manger une part de tarte à la rhubarbe et les photos me reviennent.
Un souvenir d’antan où je me remémore ma mère avec ses tartes à la rhubarbe. C’était un plaisir des yeux mais aussi du goût. Une rhubarbe qui poussait dans notre jardin.
C’était un régal de faire des compotes et des tartes, de gouter le fruit acidulé et de le tremper dans du sucre.

(Hélène Felsmann)




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Souvenir d'un fumet d'enfance

Sarments de vignes
Rougeoyant dans la braise –
Entrecôtes du plaisir

Fumet d’une viande
Plaisir d’un lit réchauffé
Souvenirs de vacances

Sourire de ma tante
Devant la grillade –
Envie de pipi

Soufflet animant la flamme
Fumet envahissant –
Nuage de plaisir

Nommé gardien du feu
Genoux et joues rougissent
De la chaleur des sens

(Rolland Pauzin)

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LECTURE DES MADELEINES DE PROUST
(Du coté de chez Swann )

Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et la drame de mon coucher, n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse: ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle? Que signifiait-elle? Où l’appréhender? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact, à ma disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher? pas seulement: créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.
Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n’apportait aucune preuve logique, mais l’evidence de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s’évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s’enfuit. Et pour que rien ne brise l’élan dont il va tâcher de la ressaisir, j’écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j’abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s’élever, quelque chose qu’on aurait désancré, à une grande profondeur; je ne sais ce que c’est, mais cela monte lentement; j’éprouve la résistance et j’entends la rumeur des distances traversées.
Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l’image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu’à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l’insaisissable tourbillon des couleurs remuées; mais je ne puis distinguer la forme, lui demander comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m’apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s’agit.
Arrivera-t-il jusqu’à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l’instant ancien que l’attraction d’un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être; qui sait s’il remontera jamais de sa nuit? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute œuvre important, m’a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d’aujourd’hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine.
Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leu image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents; peut-être parce que de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé; les formes,—et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel, sous son plissage sévère et dévot—s’étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d’expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir.
Et dès que j’eus reconnu le goût du morceau de madeleine trempé dans le tilleul que me donnait ma tante (quoique je ne susse pas encore et dusse remettre à bien plus tard de découvrir pourquoi ce souvenir me rendait si heureux), aussitôt la vieille maison grise sur la rue, où était sa chambre, vint comme un décor de théâtre s’appliquer au petit pavillon, donnant sur le jardin, qu’on avait construit pour mes parents sur ses derrières (ce pan tronqué que seul j’avais revu jusque-là); et avec la maison, la ville, la Place où on m’envoyait avant déjeuner, les rues où j’allais faire des courses depuis le matin jusqu’au soir et par tous les temps, les chemins qu’on prenait si le temps était beau. Et comme dans ce jeu où les Japonais s’amusent à tremper dans un bol de porcelaine rempli d’eau, de petits morceaux de papier jusque-là indistincts qui, à peine y sont-ils plongés s’étirent, se contournent, se colorent, se différencient, deviennent des fleurs, des maisons, des personnages consistants et reconnaissables, de même maintenant toutes les fleurs de notre jardin et celles du parc de M. Swann, et les nymphéas de la Vivonne, et les bonnes gens du village et leurs petits logis et l’église et tout Combray et ses environs, tout cela que prend forme et solidité, est sorti, ville et jardins, de ma tasse de thé.

            Proust - Du coté de chez Swann - A la recherche du temps perdu 1913


vendredi 17 août 2012

Au jardin de la médiathèque Mandela de Gardanne


Vendredi 17 août 2012 à la médiathèque Mandela de Gardanne

Discussions entre Michel Alix, Christian D., Mary l’irlandaise et Rolland Pauzin
Allant des religions aux racismes en passant par les hedges’ schools et les douleurs de l’enfance qui restent en nous et ressortent quand on ne s’y attend pas…

Triolet

Forme fixe datant du moyen âge et reprises surtout au XIXè siècle par les parnassiens
Vers isométriques de 7 à 10 syllabes en rimes ABaAabAB (en majuscules les vers qui servent de refrain – vers 1 4 et 7 sont les mêmes et 2 et 8 aussi):

La médiathèque Nelson Mandela de Gardanne 13120 et un arbre de Judée 


Dans le jardin de Mandela

Dans le jardin de Mandela
Pense-t-on à la médiathèque
Quand  tant d’amis ne sont plus là
Dans le jardin de Mandela
Où des dames sans falbala
Amusent leurs petits métèques
Dans le jardin de Mandela
Pense-t-on à la médiathèque ?

(Rolland Pauzin)

vendredi 10 août 2012

Voyage de rêve...


Vendredi 10 août 2012

1. Faire une liste de 10 mots correspondant à un véritable rêve ou à défaut à partir d’objets ou graffiti qui nous entourent dans le parc de la médiathèque Mandela de Gardanne.

2. Ajouter le mot « déconnecté » donné par Mickaël

3. écrire un court récit sur un « voyage » à partir de ces mots

Tomber de haut


En partant en vacances j’ai rencontré un paysan qui m’a surpris dans son champ alors que j’avais la turista.
Il m’a tendu sa canne en me disant : « bouche-toi le trou avec sinon tu vas te vider » !
Je suis tombé de haut et j’ai eu l’impression d’être déconnecté un certain temps.
De retour sur la route, je me suis engagé sur un pont en mauvais état avec ma voiture et j’ai chuté dans le vide !
Tout à coup je me suis réveillé et ce n’était qu’un rêve.

(Florent)
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Prendre les airs


Ce matin je chante comme une pie.
J’ouvre ma fenêtre et je regarde la rue qui est noire de monde.
Heureusement demain je prends les airs et je serai déconnecté.
Je me vois en fermant les yeux comme l’aveugle avec sa canne blanche.
Je fais le vide dans ma tête car je prends les airs pour Tahiti.

(Christian D.)



Pêcheurs à Tahiti de  Robert Tatin d'Avesnière - musée de Tahiti.


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Neverland 


Quand je suis arrivé à la gare, il n’y avait une jeune fille au visage en forme d’amande au guichet.

-         Un billet pour « Neverland » s’il vous plaît.
-         Monsieur, répond-elle, « Neverland » n’est pas une vraie destination, un endroit normal. Je ne sais pas de quoi vous avez envie mais je ne fais pas de miracle.
-         C’est un secret
je lui expliquai sans m’arrêter de regarder la vendeuse d’en face…

(Michel Alix)
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Sahara


Face au transport guerrier
Impuissant devant la mort des humains
Le scorpion regarde passer la caravane :
Camions ensablés
Prisonniers ensevelis
Chaleur étouffante du désert

Tandis que ce monde déconnecté
Voit le sablier vide
Et le temps s’arrêter

(Rolland Pauzin)