(ses contributions aux ateliers d'écriture)
Jour de gloire (Fable courte avec deux dictons mélangés pour morale)
Toujours ils perdaient leurs matchs
quand ils jouaient ils étaient
fatigués
les joueurs du grand Nasser
Puis ils eurent une grosse prime
et des bonnes bouteilles
et ils gagnèrent enfin un match
Quand vient la gloire, il faut la boire
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Le petit Nicolas (micro nouvelle
fantastique)
Un beau jour de printemps, pour sortir
d’une nuit bien agitée, le petit Nicolas se réveilla transformé
en Mouche à merde.
Sa femme Carlita n’ayant jamais vu de
mouche en pyjama rayé, se leva du lit en sursaut.
Elle partit en courant dans la cuisine
pour prendre sa maxi tapette à Mouches pour écraser cet intrus.
De retour dans la chambre, elle se mit
à le chercher en vain, car le petit Nicolas ayant compris le manège
de cette dernière, c’était caché dans un coin de la salle de
bain pour échapper à son bourreau qui ne mit pas longtemps pour le
retrouver.
Se sentant coincé, ce dernier n’eut
pas le choix et se mit à virevolter de pièces en pièces en évitant
de peu la mort à chaque coups de tapette.
Carlita étant un peu gauche, elle ne
parvenait pas à l’avoir.
Usant de tous les stratagèmes, elle
dut se résigner à lui envoyer un bon coup d’insecticide pour le
tuer, mais rien à faire, étant donné que le petit Nicolas n’était
pas vraiment une mouche.
Elle essaya même le fusil à pompe de
ce dernier, et elle réussit juste à casser les vitres du salon,
mais quelle idiote, qui a déjà vu une Mouche en pyjama rayé, et
qui de plus parle très bien le Français ?
Après deux bonnes heures de galère,
elle parvint enfin à le coincer dans un coin du cellier, et elle lui
mit un bon gros coup de tapette qui le plaqua au sol, puis elle lui
donna le coup de grâce.
Le petit Nicolas poussa un cri
d’effroi, et s’apercevant de son erreur, Carlita tenta en vain de
le réanimer en lui faisant du bouche à Mouche, et en lui massant la
poitrine avec deux coton-tige.
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Comment réussir à échouer
Je vais arrêter de lâcher des gaz à
longueur de journée.
Je ne veux plus m’enfumer dans mon
canapé.
Je ne veux plus avoir mal à la tête
avec ces bruits assourdissants.
Je suis une catastrophe à moi tout
seul.
Il m’est impossible à ce jour
d’arrêter de manger des Choux de Bruxelles, Pois-chiches,
Flageolets et j’en passe, car c’est ma seule raison de vivre.
Pétomane dans l’âme, j’ai été
embauché comme videur dans une boite de nuit, grâce à mes gaz mal
odorants qui me permettent d’évacuer la salle sans violence lors
de soirées qui tournent mal.
Même au cas où j’arriverais à ne
plus lâcher de pets, je perdrai mon boulot, car je vous rappelle que
c’est grâce à ça que j’ai été embauché !
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Mes Malheurs (inspiré par Un aller
simple - Prix Goncourt 1994 de Didier Van Cauwelaert)
Suite au décès de ma mère à ma
naissance et n’ayant pas de père, car né à la suite d’un viol,
j’ai était élevé dans un monastère.
J’ai été expulsé à ma majorité,
parce que je ne possédais pas de papiers d’identité.
Envoyé en Roumanie par rapport à mon
teint basané et à mon accent d’immigré Bulgare, j’ai été
adopté par une famille de Roms de Bucarest.
Ayant perdus leur enfant suite à un
règlement de compte, ils m’ont donné la carte d’identité de ce
dernier après avoir changé la photo.
Me prenant pour l’un d’eux, ils me
faisaient laver les vitres des voitures aux feux tricolores de la
ville et ne me faisaient pas manger si je ne ramenais pas une somme
précise à chaque fin de journées.
Suite à un contrôle de police, j’ai
été alpagué parce que je ne parlais pas un seul mot de Roumain et
que mes papiers me donnaient pourtant la nationalité Roumaine.
Après cinq jours de prison dans le
service de l’immigration, j’ai été à nouveau expulsé vers
Madagascar, malgré le fait que je leur aie expliqué durant ces cinq
jours que j’étais bien Français.
Vive l’administration !!!
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JEAN BONO SUR LE GRILL (Récit de
voyage - voir Ecuador de Henri Michaux )
Marseille 15 Mai 1982, Jean BONO
embarque sur « Le Grill » destination New York.
A bord du navire, il croise Jeanne
LABROCHE, une amie d’enfance qu’il n’avait pas vue depuis
l’école primaire.
Marseille samedi 15
Ah quelle belle journée ! La mer
est d’huile, le ciel est dégagé et je suis de bonne humeur.
Après 2 heures d’attente, le navire
quitte enfin le quai.
Je vais enfin pouvoir me rendre au «
Four » le restaurant du navire.
Assis à table depuis une dizaine de
minutes, je me sens dévisagé par une jolie jeune femme qui m’a
l’air familière.
Celle-ci ne tarde pas à m’aborder :
- Dite moi mon cher monsieur, n’êtes-vous pas Jean BONO de Bayonne ?
- Mais oui !!!
- Je suis Jeanne LABROCHE, nous étions dans la même école de 1958 à 1963 !
- Ah oui, quelle surprise !
De fil en aiguilles, nous avons passé
plus de 2 heures à discuter du passé, du présent et peut-être de
notre futur, vu qu’elle est divorcée depuis peu.
À bord jeudi 16
Réveillé tardivement ce matin suite à
notre conversation tardive sur le pont, je me décidais à aller
prendre un bain de soleil sur le pont
supérieur et je me rendormis, bercé par les vagues.
Vendredi 17
Ah ! Quelle mauvaise journée !
Mal de mer, nausée, maux de tête et fièvre passagère, je n’en
demandais pas autant.
Résultat : une demi-journée gâchée
à attendre que les médicaments fassent effet, et finalement un
début de soirée bien accompagné, avec mon amie d’enfance qui ne
s’est pas faite attendre pour se rapprocher de moi sans sourciller.
Ah, quelle belle journée !
Samedi 18
Dernier jour de croisière, la tête
dans les étoiles en pensant à ma promise et à notre futur, qui je
l’espère, ne me laissera pas sur le grill…
Signé Jean Bono